J’aime la presse au risque de passer pour ce que je suis :
un habitant d’un autre siècle, avec mon abonnement à un quotidien en papier et
à un hebdomadaire. J'aggrave mon cas par des piles sans cesse renaissantes de tant
d’autres et des stations trop longues devant cet ordi même.
Mais le poids des médias me devient parfois insupportable, je
trouve certains de leurs comportements navrants et quelques tendances de fond
inquiétantes.
Je vais essayer de ne pas accuser ceux qui causent alors que les causes des évènements sont complexes ; le ridicule, dans lequel sont tombés des
partisans du « Teigneux Monarque » faisant de la presse l’origine de
leur défaite, devrait me préserver d’une vision univoque.
La corporation est variée depuis ceux qui finissent avec
deux balles dans la tête pour quelques auditeurs distraits jusqu’à ceux qui
courent d’une chaine à l’autre sans avoir même lu le journal qu’ils dirigent.
Dans cette sphère, les gazouillis de Twitter deviennent
tellement assourdissants que bien des plumes en perdent leur latin. Quand un
tiroir dans un cross over Renault s’appelle « easy life », nous
donnons un peu plus, chaque jour notre langue au tchat. Toute une histoire pour
une« boite à gants ».
Mais les animateurs, guère rédacteurs, se mettent tant dans
la lumière, leurs invités n’étant qu’un prétexte parfois pour leur
représentation, qu’ils focalisent les critiques.
Quand il fait soleil à Paris, il fait beau sur toute la France, et par exemple les
problèmes particuliers des écoles parisiennes supplantent tous les autres ;
c’est que les enfants des journalistes
même ceux de RMC sont à la capitale. Le peu d’enthousiasme des enseignants
vis-à-vis de la réforme des rythmes
scolaires a été amplifié par la situation des professeurs des écoles
parisiennes qui doivent faire le trajet un jour de plus depuis la banlieue.
Quelle crédibilité ont les chroniqueurs quand ils dénoncent
le cumul des mandats des politiques, quand eux-mêmes multiplient les piges et
ne prennent jamais leur retraite ?
Le délicieux Jérôme Garcin du « Masque et la
plume » et de l’Obs écrit aussi dans « Le Provençal » de Tapie.
Le traitement toujours plus spectaculaire de l‘information
est grotesque quand Pujadas annonce après une litanie de noires annonces « ne quittez pas, vous allez voir ce
que vous allez voir dans la deuxième partie du journal » où la
frivolité la plus enjouée jouxte quelque malheur claironné. « L’ancêtre
d’internet » comme disent les Guignols a du mouron à se faire… et nous
donc ! Les divertissements précédant le « Journal » sont
déterminants pour lui, le fond en est affecté.
« Patou » Cohen sur Inter est toujours dans l’attente
du prochain remaniement, les sondages
constituant ses lectures de base.
Le futile déconsidère le fondamental. Le barnum de l’émotion,
quelques petits mots dupliqués par un
premier rang conformiste, sans culture et sans rigueur colorent injustement la
profession.
Je pêche dans Libé les mots d’un député qui dénonce les
couvertures du « Point » concernant « La France des assistés » ;
l’hebdo a reçu 4, 5 millions d’€uros d’aide en un an.
Bien que j’essaye
d’éviter de ressasser trop de banalités, ces critiques sont habituelles mais nous
avons la presse qu’on mérite.
Je trouve ceux qui font honneur à leur métier les Pleynel et
Schneidermann pas toujours marrants, et je goûte volontiers les ragots qui
trainent dans les coulisses de la politique, et affectionne la légèreté.
A cet égard le site Gorafi http://www.legorafi.fr/ renouvelle notre regard sur la
presse en la parodiant efficacement.
Dans bien des cas je regrette que ceux qui portent une
parole auprès des masses ne s’appliquent guère à être exemplaires dans la forme
et sur le fond mais là nous sommes ramenés à des schémas du siècle encore
d’avant.
….
Sur le site « humour de droite »
- Qu’est ce qui est
rouge à l’extrémité, tendu, et qui sent la crevette ?
- Un breton.
………
Dans le Canard :