On a beau croire tout savoir sur la politique, le film de l’ancien documentariste peut nous en apprendre encore. Le ministre des transports doit profiter d’une « séquence émotion » pour faire passer des mesures impopulaires. Oui la com’ a pris toute la place mais il peut y avoir des morceaux de sincérité : un dir’ cab’ qui se passe les scansions de Malraux d’ « Entre ici Jean Moulin » ne peut être entièrement mauvais. Le pouvoir est nu, il s’enivre, désemparé, dans l’illusion.
L’excitation multipliée par la vitesse des nouveaux moyens de communication est bien rendue dans un film rythmé, loin des caricatures et pourtant décapant, même si les séquences oniriques sont un peu lourdes à mon avis quand elles soulignent le côté bandant de la position ministérielle.
Revenu devant des écrans plus petits, je n’ai plus vu le personnel politique avec le même œil.
De bons acteurs, dans le film, des dialogues excellents où la distance entre les gouvernants et les citoyens est pointée avec justesse.
lundi 31 octobre 2011
dimanche 30 octobre 2011
Les sacres du printemps.
Le théâtre des Champs Elysées comporte désormais à son fronton le buste de Nijinski qui a chorégraphié Le Sacre du printemps d’Igor Stravinski créé là en 1913 pour les Ballets russes de Diaghilev. Il s’agissait de soirées où les artistes partageaient le plateau, d’où le format court d’une œuvre comportant deux parties : l’adoration de la terre et la danse sacrale.
Mais devant le scandale de la nouveauté, le ballet ne connaîtra que cinq représentations.
Nouvelle bataille d’Hernani : « Ce fut comme si la salle avait été soulevée par un tremblement de terre. Elle semblait vaciller dans le tumulte. Des hurlements, des injures, des hululements, des sifflets soutenus qui dominaient la musique, et puis des gifles voire des coups ».
Les rythmes de la musique tellurique, avaient donc débordé de la fosse, les mouvements des danseurs avaient paru trop novateurs, pourtant Proust dira : « je n’ai jamais vu rien d’aussi beau ».
C’était du temps de Marie Curie, Einstein, Malevitch, Mallarmé, Brancusi, Ravel, Debussy…Picasso : ça bougeait.
Marie Claude Pietragalla a repris récemment le rôle de l’élue qui doit danser jusqu’à l’épuisement, dans une reconstitution de la version mythique où les costumes m’ont semblé d’un folklore désuet, quoiqu’à l’origine, Nicolas Roerich était plus qu’un dessinateur.
A la MC2, l’autre soir, Sylvaine Van den Esch, en pédagogue passionnée, nous facilitait le travail pour entrevoir quelques versions d’un des marqueurs de la modernité, parmi les 200 qui ont vu le jour depuis près d’un siècle, obsédant les créateurs :
Martha Graham, la pionnière, attendra ses 90 ans pour monter Le Sacre.
La femme n’est plus vue comme un fantôme et dans la guerre des sexes, elle n’est pas forcément vaincue comme dans l’interprétation puissante de Preljocaj en 2001. La femme nue se relève après le viol et affronte le regard des spectateurs.
La terre brune sur le plateau de Pina Bausch figure aussi une vision douloureuse.
Des troupes conséquentes accompagnent la puissance de la musique, mais les collants chez Béjart et les brushings mesurent le temps qui a passé depuis 1959, même si l’érotisme n’en est pas éventé.
Des danseurs ont produit des interprétations en solo :
Le finlandais Tero Sarinen à l’aide de vidéo.
Jérôme Bel, trublion ironique, avec une musique fredonnée donne à réfléchir à un corps qui ne soit ni beau ni guerrier.
En 2007, Xavier Le Roy mime un chef d’orchestre expressif, avec des hauts parleurs sous les sièges des spectateurs.
Raimund Hoghe, a transformé le sacrifice rituel en moment de fraternisation d’un jeune athlète avec un vieil homme, un duo.
Nouvelle bataille d’Hernani : « Ce fut comme si la salle avait été soulevée par un tremblement de terre. Elle semblait vaciller dans le tumulte. Des hurlements, des injures, des hululements, des sifflets soutenus qui dominaient la musique, et puis des gifles voire des coups ».
Les rythmes de la musique tellurique, avaient donc débordé de la fosse, les mouvements des danseurs avaient paru trop novateurs, pourtant Proust dira : « je n’ai jamais vu rien d’aussi beau ».
C’était du temps de Marie Curie, Einstein, Malevitch, Mallarmé, Brancusi, Ravel, Debussy…Picasso : ça bougeait.
Marie Claude Pietragalla a repris récemment le rôle de l’élue qui doit danser jusqu’à l’épuisement, dans une reconstitution de la version mythique où les costumes m’ont semblé d’un folklore désuet, quoiqu’à l’origine, Nicolas Roerich était plus qu’un dessinateur.
A la MC2, l’autre soir, Sylvaine Van den Esch, en pédagogue passionnée, nous facilitait le travail pour entrevoir quelques versions d’un des marqueurs de la modernité, parmi les 200 qui ont vu le jour depuis près d’un siècle, obsédant les créateurs :
Martha Graham, la pionnière, attendra ses 90 ans pour monter Le Sacre.
La femme n’est plus vue comme un fantôme et dans la guerre des sexes, elle n’est pas forcément vaincue comme dans l’interprétation puissante de Preljocaj en 2001. La femme nue se relève après le viol et affronte le regard des spectateurs.
La terre brune sur le plateau de Pina Bausch figure aussi une vision douloureuse.
Des troupes conséquentes accompagnent la puissance de la musique, mais les collants chez Béjart et les brushings mesurent le temps qui a passé depuis 1959, même si l’érotisme n’en est pas éventé.
Des danseurs ont produit des interprétations en solo :
Le finlandais Tero Sarinen à l’aide de vidéo.
Jérôme Bel, trublion ironique, avec une musique fredonnée donne à réfléchir à un corps qui ne soit ni beau ni guerrier.
En 2007, Xavier Le Roy mime un chef d’orchestre expressif, avec des hauts parleurs sous les sièges des spectateurs.
Raimund Hoghe, a transformé le sacrifice rituel en moment de fraternisation d’un jeune athlète avec un vieil homme, un duo.
samedi 29 octobre 2011
6 mois. Le XXI° siècle en images.
Dans la famille du trimestriel XXI : la version photo avec approfondissement des sujets traités.
350 pages sans publicité deux fois par an, nous avons du temps :
- pour partager la vie de quelques accompagnatrices de vieux en Italie, elles sont un million à venir des pays de l’Europe de l’Est
- de voir le contrechamp d’une photo d’un jeune morte en Haïti, un cliché de Ben Laden souriant,
- suivre une danoise qui va tenter de sauver une petite népalaise hydrocéphale, après avoir vu sa photo dans un magazine,
- connaître le travail d’un photographe sud africain de 80 ans,
- passer des lumières d’un port de pêche du Ghana à celles du Somerset avec ses gitans,
- pénétrer dans une prison pour drogués en Birmanie et dans les bals des débutantes à New York
- suivre le travail d’une photographe argentine mettant en scène deux jeunes filles; quand l’imagination se déploie loin des studios
- feuilleter les photos de la vie de Poutine et l’album de famille d’un couple en fin de vie, et saisir l’Amérique depuis le train qui emporte le cercueil de Robert Kennedy à Washington… et des images de demoiselles cosaques et du jour où l’Otan entra en guerre à Benghazy.
La thématique principale est consacrée au siècle des femmes.
350 pages sans publicité deux fois par an, nous avons du temps :
- pour partager la vie de quelques accompagnatrices de vieux en Italie, elles sont un million à venir des pays de l’Europe de l’Est
- de voir le contrechamp d’une photo d’un jeune morte en Haïti, un cliché de Ben Laden souriant,
- suivre une danoise qui va tenter de sauver une petite népalaise hydrocéphale, après avoir vu sa photo dans un magazine,
- connaître le travail d’un photographe sud africain de 80 ans,
- passer des lumières d’un port de pêche du Ghana à celles du Somerset avec ses gitans,
- pénétrer dans une prison pour drogués en Birmanie et dans les bals des débutantes à New York
- suivre le travail d’une photographe argentine mettant en scène deux jeunes filles; quand l’imagination se déploie loin des studios
- feuilleter les photos de la vie de Poutine et l’album de famille d’un couple en fin de vie, et saisir l’Amérique depuis le train qui emporte le cercueil de Robert Kennedy à Washington… et des images de demoiselles cosaques et du jour où l’Otan entra en guerre à Benghazy.
La thématique principale est consacrée au siècle des femmes.
vendredi 28 octobre 2011
Cramée.
Au sortir de son cours, la prof se crame.
Le ministère de l’éducation nationale venait de mener une campagne publicitaire de recrutement de quelques enseignants pour quelques postes qui n’ont pas été encore dévastés.
Et le ministère de la santé qui n’arrive plus à embaucher des infirmières a fait de même.
Ils ont tout salopé !
Si les professions médicales n’apparaissent plus comme désirables, c’est que notre société est bien malade. Regretter la modestie de la paye des profs pour justifier le tarissement du recrutement ne vaut pas un clou.
Le mal est plus profond : « dans la transmission des valeurs boursières et dans la confusion entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le trader ou le gestionnaire de fortune promis à la légion d’honneur ».
« Burn out » est le terme en vogue, quant à "stress", il mélange les grandes détresses aux contrariétés, voire à des incitations à s’impliquer, à travailler.
Des policiers se suicident, des paysans se pendent, des enfants...
Utopie : la sérénité devrait être la condition évidente pour que l’école fonctionne. Confiance mutuelle entre prof et élèves où un avis au stylo rouge ne serait pas considéré comme un traumatisme, une note comme une arme contondante, où le discernement serait une composante de l’intelligence, comme on disait : vivre en intelligence.
.............
Dans le Canard de cette semaine:
Le ministère de l’éducation nationale venait de mener une campagne publicitaire de recrutement de quelques enseignants pour quelques postes qui n’ont pas été encore dévastés.
Et le ministère de la santé qui n’arrive plus à embaucher des infirmières a fait de même.
Ils ont tout salopé !
Si les professions médicales n’apparaissent plus comme désirables, c’est que notre société est bien malade. Regretter la modestie de la paye des profs pour justifier le tarissement du recrutement ne vaut pas un clou.
Le mal est plus profond : « dans la transmission des valeurs boursières et dans la confusion entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le trader ou le gestionnaire de fortune promis à la légion d’honneur ».
« Burn out » est le terme en vogue, quant à "stress", il mélange les grandes détresses aux contrariétés, voire à des incitations à s’impliquer, à travailler.
Des policiers se suicident, des paysans se pendent, des enfants...
Utopie : la sérénité devrait être la condition évidente pour que l’école fonctionne. Confiance mutuelle entre prof et élèves où un avis au stylo rouge ne serait pas considéré comme un traumatisme, une note comme une arme contondante, où le discernement serait une composante de l’intelligence, comme on disait : vivre en intelligence.
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Dans le Canard de cette semaine:
jeudi 27 octobre 2011
11° biennale d’art contemporain. Lyon.
Le titre de cette année « Une terrible beauté est née » peut sembler une gageure tant il est difficile de voir émerger une proposition transcendante parmi les 78 artistes qui participent au rendez-vous.
La déambulation est toujours stimulante parmi les tendances de l’art contemporain avec une prédilection, en cette onzième édition, pour l’Amérique du sud.
A la Sucrière, il faut passer de lourds rideaux de scène avant d’être intrigué d’emblée par une installation derrière une paroi cylindrique énorme dont on découvre le décor depuis l’étage : des livres en abondance visiblement promis à la chaudière dans un décor très dix-neuvième siècle. Cette évocation des ambiances d’antan se retrouve dans les machines à rééduquer de Kotatkova, provenant d’une imprimerie et détournées.
Un homme nu tire inlassablement sur d’immenses élastiques attachés à des piliers.
A côté un vaste bassin se remplit d’une eau rouge et se vide.
Un animal en peluche de Huisman enfermé dans une cage est attendrissant, comme sont tragiques ses oiseaux en boite au MAC.
Un amoncellement d’ordures apparaît derrière un rideau, c’est inspiré de Beckett.
Des contre plaqués percés de trous m’ont laissé indifférent comme les documents et objets évoquant la conquête de l’espace, ou des esquisses et notes de travail en abondance en tous lieux.
Les 55 cercueils pour représenter les 55 états africains sont un peu premier degré.
Aucune vidéo ne m’a convaincu, cette fois encore.
Les espaces urbains De Cornelissen dessinés à la mine de plomb sur un gigantesque panneau m’ont paru proches de l’art brut. Cette intensité se retrouvait dans la multitude de petits calques dessinés au point par point par Schellow au musée d’art contemporain, ou dans les œuvres brodées aux allures d’ex-voto de Bispo de Rosario. Ainsi que dans les 3000 kilomètres de fils qui occupent une grande partie du sol dans un espace immense du musée.
Ce lieu d’exposition est par ailleurs malmené par Serra qui soulève son plancher et Lamothe qui lui écorche les murs.
A l’usine TASE pour l’instant désaffectée à Vaulx en Velin, l’installation au milieu de gravats d’un jardin à la française est spectaculaire et les collégiens qui interviennent en face de plusieurs œuvres apportent une touche d’humour bienvenue.
Des poules, auxquelles des plumes aux couleurs vives ont été ajoutées, voisinent avec un immense poisson à deux têtes dans lequel on peut voir un lit, et des bâtons colorés munis de ventouses étayent un couloir aux verrières encore colorées comme au temps de la défense passive.
Un artiste a recouvert certaines vitres du MAC de peinture noire et nous ne voyons plus dehors.
La déambulation est toujours stimulante parmi les tendances de l’art contemporain avec une prédilection, en cette onzième édition, pour l’Amérique du sud.
A la Sucrière, il faut passer de lourds rideaux de scène avant d’être intrigué d’emblée par une installation derrière une paroi cylindrique énorme dont on découvre le décor depuis l’étage : des livres en abondance visiblement promis à la chaudière dans un décor très dix-neuvième siècle. Cette évocation des ambiances d’antan se retrouve dans les machines à rééduquer de Kotatkova, provenant d’une imprimerie et détournées.
Un homme nu tire inlassablement sur d’immenses élastiques attachés à des piliers.
A côté un vaste bassin se remplit d’une eau rouge et se vide.
Un animal en peluche de Huisman enfermé dans une cage est attendrissant, comme sont tragiques ses oiseaux en boite au MAC.
Un amoncellement d’ordures apparaît derrière un rideau, c’est inspiré de Beckett.
Des contre plaqués percés de trous m’ont laissé indifférent comme les documents et objets évoquant la conquête de l’espace, ou des esquisses et notes de travail en abondance en tous lieux.
Les 55 cercueils pour représenter les 55 états africains sont un peu premier degré.
Aucune vidéo ne m’a convaincu, cette fois encore.
Les espaces urbains De Cornelissen dessinés à la mine de plomb sur un gigantesque panneau m’ont paru proches de l’art brut. Cette intensité se retrouvait dans la multitude de petits calques dessinés au point par point par Schellow au musée d’art contemporain, ou dans les œuvres brodées aux allures d’ex-voto de Bispo de Rosario. Ainsi que dans les 3000 kilomètres de fils qui occupent une grande partie du sol dans un espace immense du musée.
Ce lieu d’exposition est par ailleurs malmené par Serra qui soulève son plancher et Lamothe qui lui écorche les murs.
A l’usine TASE pour l’instant désaffectée à Vaulx en Velin, l’installation au milieu de gravats d’un jardin à la française est spectaculaire et les collégiens qui interviennent en face de plusieurs œuvres apportent une touche d’humour bienvenue.
Des poules, auxquelles des plumes aux couleurs vives ont été ajoutées, voisinent avec un immense poisson à deux têtes dans lequel on peut voir un lit, et des bâtons colorés munis de ventouses étayent un couloir aux verrières encore colorées comme au temps de la défense passive.
Un artiste a recouvert certaines vitres du MAC de peinture noire et nous ne voyons plus dehors.
mercredi 26 octobre 2011
Lisbonne # J3 : Belem. Ajuda.
Nous commençons notre randonnée par le trajet vers la 2ème station de métro proche de notre domicile : Avenida (ligne azul). Cela nous permet d’échauffer nos mollets aux grimpettes et descentes d’aujourd’hui, dans les travessas et les escaliers bordés d’un bâti d’époques différentes. Les numéros dans les rues sont très rapprochés, les appartements se répartissent plutôt en hauteur nous semble-t-il, en duplex, triplex. Des toits avec des mansardes de travers à moitié effondrées coiffent des maisons vétustes encore habitées, comme en témoigne le linge aux fenêtres.
A la station de métro, nous domptons la machine à Pass en rechargeant nos titres de transport et descendons au terminus de la ligne verte à Cais do Sodré. A la sortie, le tram moderne jaune à deux wagonnets n°15 dans lequel nous montons a beaucoup moins de charme que les petits trams, mais il propose un confort supplémentaire et affiche toutes les stations de la ligne visuellement et oralement. Nous descendons à l’arrêt Belem, Nous sommes près du Mosteiro das Géronimos, grande bâtisse blanche qui garde sa porte close aujourd’hui car c’est lundi jour de fermeture ! Nous ne sommes pas les seuls à exprimer notre déception, un italien fait une réflexion sans penser à la réputation des musées de son pays. Nous remplaçons cette visite par celle du musée Bérardo d’où sortent des cohortes bien rangées de petits enfants habillés en uniformes de couleurs différentes. Les monitrices concentrent les jeunes esprits avec des jeux de parcours sur les dalles du parvis. Aucun braillement, aucun désordre, aucune désobéissance. Le musée Bérardo est un musée d’art contemporain, gratuit, dont le donateur a démarré en collectionnant d’abord les timbres et les boîtes d’allumettes en des temps modestes avant de s’attaquer aux œuvres d’art. On y trouve les plus grands : Pollock, Warhol, Gottlieb, César, Arman, Harp, Picasso… Bonne révision aussi des peintres et œuvres vus à Bilbao. Plus de 1000 œuvres sont exposées. Photos à volonté !
A la sortie s’impose le « Padrao dos Descobrimentos » surnommé « poussez pas derrière !» caravelle de béton construite au bord du Tage à la mémoire des explorateurs navigateurs. Au sol, une carte du monde permet de situer les différentes colonies portugaises, l’esplanade est vaste et incite à la photographie des touristes grimaçants posant avec les mêmes gestes et sourires figés. Nos estomacs crient famine et nous nous restaurons dans une pizzeria au bord de l’eau, servis par une gracieuse brésilienne candidate à des études en Allemagne et parlant parfaitement le français. Le vin rosé du pays, très fruité, enchante unanimement nos papilles. Nous décidons de nous promener dans le quartier Ajuda qualifié de populaire par Le Routard. Mais avant nous découvrons la fabrique de Pasteïs de Belem où nous dégustons la spécialité lisboète : un gâteau constitué d’une patte feuilletée très fine fourrée d’une crème, à saupoudrer au choix de cannelle ou de sucre glace. La boutique du XIX° siècle peut accueillir jusqu’à 2000 personnes dans plusieurs salles tapissées d’azulejos bleus et exhibe des objets anciens comme la caisse enregistreuse, de faïences…ça pulse dans la maison et toujours avec le sourire. Nous nous engageons dans la calcada d’Ajuda, après avoir remarqué le palais présidentiel avec ses deux plantons chaudement habillés pour la saison mais qui ne subissent pas les facéties lourdingues des touristes comme leurs confrères à Buckingham Palace. La rue est bordée par un régiment de lanciers d’un côté et d’un manège de chevaux de l’autre. Nous longeons le monumental Palacio National pour redescendre par la rua Guarda Joais où nous souhaitons visiter un « patio » moderne reconstitué dans lequel Le Routard nous signale une fabrique d’azulejos. La réception à l’entrée contacte la fabrique, pour qu’une personne nous guide à travers ce véritable petit village de d’artisans.
Nous passons par une ancienne boulangerie équipée de son four, traversons des couloirs, ressortons dans des coursives extérieures dominant un terrain de tennis et une route et perdons notre guide. Nous la récupérons plus loin dans son atelier adorable, à côté d’un restau présentement désert avec un jardinet de la taille d’un balconnet où poussent des plants de tomates, sous l’œil protecteur d’un Saint Antoine en plâtre. La dame nous fait pénétrer dans le deux pièces où reposent ses calques et ses carreaux et répond aux questions posées. Elle est spécialisée dans les dessins du XVIII° siècle et nous explique en français la technique des son art. J. lui achète un lapin stylisé puis nous tentons de nous repérer vers la sortie. Dans la première courette près de la réception, un kiosque à musique attend le chanteur de fado, des guirlandes en papier donnent un petit air de fête. Il y a aussi derrière une petite chapelle, mais la porte est bien close et puis les gens du patio abandonnent leurs locaux après leur journée de labeur, alors nous ne nous imposons pas plus longtemps et nous reprenons le chemin du retour à pied, en tram historique (18E) et en métro jusqu’au Rato. Pas de musique ni fiesta dans la Travessa do Cego ce soir. Nous répertorions les incontournables visites de Lisboa en nous massant le cuir chevelu avec un engin de la maison diaboliquement agréable.
A la sortie s’impose le « Padrao dos Descobrimentos » surnommé « poussez pas derrière !» caravelle de béton construite au bord du Tage à la mémoire des explorateurs navigateurs. Au sol, une carte du monde permet de situer les différentes colonies portugaises, l’esplanade est vaste et incite à la photographie des touristes grimaçants posant avec les mêmes gestes et sourires figés. Nos estomacs crient famine et nous nous restaurons dans une pizzeria au bord de l’eau, servis par une gracieuse brésilienne candidate à des études en Allemagne et parlant parfaitement le français. Le vin rosé du pays, très fruité, enchante unanimement nos papilles. Nous décidons de nous promener dans le quartier Ajuda qualifié de populaire par Le Routard. Mais avant nous découvrons la fabrique de Pasteïs de Belem où nous dégustons la spécialité lisboète : un gâteau constitué d’une patte feuilletée très fine fourrée d’une crème, à saupoudrer au choix de cannelle ou de sucre glace. La boutique du XIX° siècle peut accueillir jusqu’à 2000 personnes dans plusieurs salles tapissées d’azulejos bleus et exhibe des objets anciens comme la caisse enregistreuse, de faïences…ça pulse dans la maison et toujours avec le sourire. Nous nous engageons dans la calcada d’Ajuda, après avoir remarqué le palais présidentiel avec ses deux plantons chaudement habillés pour la saison mais qui ne subissent pas les facéties lourdingues des touristes comme leurs confrères à Buckingham Palace. La rue est bordée par un régiment de lanciers d’un côté et d’un manège de chevaux de l’autre. Nous longeons le monumental Palacio National pour redescendre par la rua Guarda Joais où nous souhaitons visiter un « patio » moderne reconstitué dans lequel Le Routard nous signale une fabrique d’azulejos. La réception à l’entrée contacte la fabrique, pour qu’une personne nous guide à travers ce véritable petit village de d’artisans.
Nous passons par une ancienne boulangerie équipée de son four, traversons des couloirs, ressortons dans des coursives extérieures dominant un terrain de tennis et une route et perdons notre guide. Nous la récupérons plus loin dans son atelier adorable, à côté d’un restau présentement désert avec un jardinet de la taille d’un balconnet où poussent des plants de tomates, sous l’œil protecteur d’un Saint Antoine en plâtre. La dame nous fait pénétrer dans le deux pièces où reposent ses calques et ses carreaux et répond aux questions posées. Elle est spécialisée dans les dessins du XVIII° siècle et nous explique en français la technique des son art. J. lui achète un lapin stylisé puis nous tentons de nous repérer vers la sortie. Dans la première courette près de la réception, un kiosque à musique attend le chanteur de fado, des guirlandes en papier donnent un petit air de fête. Il y a aussi derrière une petite chapelle, mais la porte est bien close et puis les gens du patio abandonnent leurs locaux après leur journée de labeur, alors nous ne nous imposons pas plus longtemps et nous reprenons le chemin du retour à pied, en tram historique (18E) et en métro jusqu’au Rato. Pas de musique ni fiesta dans la Travessa do Cego ce soir. Nous répertorions les incontournables visites de Lisboa en nous massant le cuir chevelu avec un engin de la maison diaboliquement agréable.
mardi 25 octobre 2011
Fables amères. Chabouté.
Des tout petits riens qui peuvent être graves comme cette petite fille qui se fait méchamment rabrouer par des parents à qui elle apporte le petit déjeuner au lit. Maladresses, incompréhensions du quotidien, quand la méfiance, l’ignorance nous rendent indifférents, avec des conséquences cruelles. Cette humanité où les seules paroles chaleureuses postées sur internet s’avèrent un leurre, n’a pas des traits engageants et la beauté exceptionnelle de la jeunesse qui passe devant une vieille dame, la blessera.
Des petites nouvelles coupantes, mises en image avec toujours autant d’efficacité par un auteur dont j’ai déjà dit tout le bien que j’en pense dans « Les princesses vont aussi au petit coin » et « Construire un feu » d’après Jack London.
Des petites nouvelles coupantes, mises en image avec toujours autant d’efficacité par un auteur dont j’ai déjà dit tout le bien que j’en pense dans « Les princesses vont aussi au petit coin » et « Construire un feu » d’après Jack London.
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