Le trimestriel à destination des têtes chenues relate
« l’actualité heureuse », comme se positionnnait jadis « Jour de France » qui
s’intéressait aux têtes couronnées.
Antoine De Caunes donne le ton en mentionnant entre
parenthèses : (rires), lors de ses interviews que ce soit avec la
dynamique Michèle Laroque ou l’increvable Marie Claude Pietragalla entre un Don
Quichotte et un spectacle à propos de Barbara.
Le talentueux compère de l’homme de « Nulle part ailleurs », Laurent Chalumeau, a rencontré Didier Lembrouille et commet un
savoureux article concernant « les combats de trop ».
« Ce n’est pas de
plaire ou d’être cohérent dont l’âge dispense,
c’est de rester digne
et élégant »
Isabelle Autissier et Diane Kurys racontant Montand et
Signoret participent la fête.
Bernard Moitessier est cité à l’occasion de la sortie d’une
BD autour de lui.
Ce numéro se consacre au
« temps qu’il
faut donner au temps, parce que le futur vient bien assez tôt ».
- Etienne Klein s’y colle : « Tout instant présent est un instant inédit. »
- Les retraités ne tuent pas forcément le temps sur leur canapé
mais constituent
« un maillon
essentiel à la bonne santé de notre société » en particulier dans le
bénévolat.
- Les sportifs de haut niveau gèrent leur précoce
obsolescence programmée.
- Alors que la formule de Nietzche « deviens ce que tu es » reprise de Pindare figure à
deux reprises dans les 130 pages, le récit de la vie d’une peintre tardive
Grandma Moses nous revigore.
- Facile pour le chroniqueur Thomas Legrand de constater que
« le temps de la politique s’emballe alors que celui de la loi s’attarde ».
- Un maître des horloges, un vrai, les répare à Blois depuis
1977.
- Quelques invitations à savourer l’instant en cassant la
routine viennent compléter une anticipation ludique offrant des perspectives
intrigantes quand la sagesse sera augmentée par l’intermédiaire d’avatars
holographiques nourris de l’IA ensemencée de nos souvenirs.
De vieux raseurs dont je suis déplorent la disparition du
style ; il est significatif que "Vieux" abrite quelques jolies plumes :
- Gérald Arno dans un éloge du retard.
- Nicolas d’Estienne d’Orves estime que l’ennui est un luxe
sous le patronage de Vialatte :
« Le temps perdu
se rattrape toujours. Mais peut-on rattraper celui qu’on n’a pas perdu. »
- Jackie Berroyer, qui évite de prendre des repas entre ses
grignotages, nous entretient du caca.
- Les histoires vraies emmerdent Patrice Leconte.
- Patrick Picard en vieux con visite une exposition.…
Chalumeau a déjà été cité.
L’actualité de le littérature est bien traitée, le retour
sur « La fin de chéri » de l’implacable Colette éveille la curiosité
alors que la digression autour de l’expression « planter » à propos
d’une prof poignardée, constitue la seule intrusion d’une actualité violente.