Quand l’extrême droite progresse en
Suède ou aux Pays-Bas, modèles jadis de justice, de tolérance, un recul
s’impose quant à cette banalité irrésolue :
« tout profite au Rassemblement National ! »
Mélenchon prenant le saccage d’un magasin Lacoste pour les
prémices du Grand Soir, cajole le communautarisme avec le zèle de l’ancien
laïcard défroqué. S’exprimant avec violence, encourageant les violents, quelle
fraternité peut-il prôner ? Pourtant il semble bien que l’individualisme
constitue la forme élémentaire du libéralisme. Il abime la démocratie comme Rousseau banalise le RN en assignant
tout contradicteur à la catégorie facho.
Mettre l'islamophobie à toutes les sauces chahute la logique tandis qu'est nié par des commentateurs de "mauvaise foi" le caractère religieux de l'abaya.
Les annonceurs d’apocalypse climatique ou raciale confortent
les haineux dans leur peur, révulsent les modérés et les propulsent dans le
camp d’en face.
Kébab et bar à chichas font partie du paysage français
comme la laïcité.
Les distanciations s'incrustent d’autant plus que les
non-dits dominent, on ne se parle plus, en français.
Les ressentiments s’amarrent de part et d’autre de la
Méditerranée ou du périf.
La mosquée prospère et l’église devient un musée. Dans le domaine des arts et des spectacles, plus de saint à qui
se vouer, tant le destroy a remplacé le sublime, l’inarticulé, la clarté : le
déconstruit ne sait reconnaître la décivilisation.
On s’amuse, le ludique est devenu le maître mot de la
pédagogie, le festif celui de la communication, alors une fois dissipés les
panaches des fumigènes cheminots ou des supporters en virage, saurons nous
voir plus clair ?
Les feux d’artifices éclairaient la fête nationale, les
mortiers les propulsant sont devenus des armes et les images des jubilations
fêtardes ont tout recouvert .
L’émotion supplante la raison: marches blanches hebdomadaires et RIP pour
Jane et moins pour Tachan, alors vient en réaction pour qualifier les vandales,
une syllabe imbécile :
les cons !
Les voitures brûlées étaient entrées dans le folklore du 14
juillet ou de la saint Sylvestre, mais depuis fin juin, les faits divers ont
rejoint les colonnes des rubriques politiques et franchi les colonnades de l’assemblée.
« … les violences
urbaines se déclenchent régulièrement tels des feux follets, ces inflammations
de méthane émanant des zones humides et marécageuses. Leur ampleur varie, mais
ce phénomène est hélas devenu récurrent en dépit des multiples « plans
banlieue » et autres rénovations urbaines. » Jérôme Fourquet.
Le mot « intégration » continue à être invoqué,
quand les mots à préfixes contrariants pullulent : démolir, déraciner, démonter, déconstruire, désintégrer…
Demandant
tout à l’état et se plaignant de son emprise tout en sapant quotidiennement son
autorité, les factieux en appellent à l’unité et à couper de têtes. Ils fournissent
du carburant aux cyniques et scient les pattes des bonnes volontés.
« La crise constitue justement dans le fait que le vieux
ne meurt pas et que le nouveau ne peut pas naître ; dans cet interrègne se
vérifient les phénomènes morbides les plus variés ». Gramsci dont la
belle phrase peut être citée par chaque bord, ne fera pas plus consensus que la
transition écologique ou l’aggravation de la dette publique, éléments de cette
nouveauté …
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