vendredi 8 septembre 2023

D’artifice.

Quand l’extrême droite progresse en Suède ou aux Pays-Bas, modèles jadis de justice, de tolérance, un recul s’impose quant à cette banalité irrésolue :
« tout profite au Rassemblement National ! »
Mélenchon prenant le saccage d’un magasin Lacoste pour les prémices du Grand Soir, cajole le communautarisme avec le zèle de l’ancien laïcard défroqué. S’exprimant avec violence, encourageant les violents, quelle fraternité peut-il prôner ? Pourtant il semble bien que l’individualisme constitue la forme élémentaire du libéralisme. Il abime la démocratie comme Rousseau banalise le RN en assignant tout contradicteur à la catégorie facho.
Mettre l'islamophobie à toutes les sauces chahute la logique tandis qu'est nié par des commentateurs de "mauvaise foi" le caractère religieux de l'abaya. 
Les annonceurs d’apocalypse climatique ou raciale confortent les haineux dans leur peur, révulsent les modérés et les propulsent dans le camp d’en face.
Kébab et bar à chichas font partie du paysage français comme la laïcité.
Les distanciations s'incrustent d’autant plus que les non-dits dominent, on ne se parle plus, en français.
Les ressentiments s’amarrent de part et d’autre de la Méditerranée ou du périf.
La mosquée prospère et l’église devient un musée. Dans le domaine des arts et des spectacles, plus de saint à qui se vouer, tant le destroy a remplacé le sublime, l’inarticulé, la clarté : le déconstruit ne sait reconnaître la décivilisation.
On s’amuse, le ludique est devenu le maître mot de la pédagogie, le festif celui de la communication, alors une fois dissipés les panaches des fumigènes cheminots ou des supporters en virage, saurons nous voir plus clair ?
Les feux d’artifices éclairaient la fête nationale, les mortiers les propulsant sont devenus des armes et les images des jubilations fêtardes ont tout recouvert .
L’émotion supplante la raison: marches blanches hebdomadaires et RIP pour Jane et moins pour Tachan, alors vient en réaction pour qualifier les vandales, une syllabe imbécile : 
les cons ! 
Les voitures brûlées étaient entrées dans le folklore du 14 juillet ou de la saint Sylvestre, mais depuis fin juin, les faits divers ont rejoint les colonnes des rubriques politiques et franchi les colonnades de l’assemblée. 
« … les violences urbaines se déclenchent régulièrement tels des feux follets, ces inflammations de méthane émanant des zones humides et marécageuses. Leur ampleur varie, mais ce phénomène est hélas devenu récurrent en dépit des multiples « plans banlieue » et autres rénovations urbaines. » Jérôme Fourquet.
Le mot « intégration » continue à être invoqué, quand les mots à préfixes contrariants pullulent : démolir, déraciner, démonter, déconstruire, désintégrer… 
Demandant tout à l’état et se plaignant de son emprise tout en sapant quotidiennement son autorité, les factieux en appellent à l’unité et à couper de têtes. Ils fournissent du carburant aux cyniques et scient les pattes des bonnes volontés.
«  La crise  constitue justement dans le fait que le vieux ne meurt pas et que le nouveau ne peut pas naître ; dans cet interrègne se vérifient les phénomènes morbides les plus variés ». Gramsci dont la belle phrase peut être citée par chaque bord, ne fera pas plus consensus que la transition écologique ou l’aggravation de la dette publique, éléments de cette nouveauté …

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