dimanche 10 septembre 2023

Au Bonheur des Mômes 2023.

Pour le compte rendu 31° édition du festival de spectacle vivant pour jeune public au Grand Bornand, mon petit fils a rejoint sa grande sœur. 
Sonata per Tubi. Nando & Maila.
Le spectacle débute avec deux personnes qui sortent de la brume et jouent au violon des morceaux de Mozart, des Rolling Stones. Puis une adolescente arrive sur scène et commence à faire de la gymnastique et du jonglage. De la musique avec des tuyaux de PVC risquait de ne plus constituer une surprise, cependant le dynamisme du trio italien rend l’heure agréable.
Le petit théâtre magique ambulant. Scott & Muriel. 
Scott le magicien ringard a commencé à faire des tours ratés et… un colis Ikéa avec écrit « Muriel » dessus est arrivé de nulle part et une dame est sortie du colis…L’assistante exubérante va finalement sauver la carrière du magicien maladroit. La divulgation de tous les tours, sauf un, rend encore plus mystérieux le découpage en deux d’un spectateur.
ImPulls.Compagnie Farfeloup. 
Cinq danseurs exploitent toutes les possibilités plastiques des pulls en laine, révélateurs de caractères : le maniaque des bouloches, le compulsif, la sensible aux odeurs… et signes d’appartenance à un groupe. Le propos est comme l’a osé une comparse des chauds chapiteaux est quelque peu décousu, et certaines séquences manquent de rythme. Mais 15 chandails superposés ont fait des émules de retour à la maison avec chaussettes à enfiler les unes par-dessus les autres. 
J’ai beaucoup aimé ce spectacle plein de fantaisie et de couleurs. Les acteurs se mettent dans les pulls de manière à ce qu’on ait l’impression que ce sont des créatures ! Ils mettent les jambes dans les manches. Ensuite ça m’a fait plaisir de retrouver de la danse contemporaine car la danse est un de mes hobbies préférés.
Plus haut. Barolosolo.
Trois circassiens font du jonglage, du kayak sur les gradins et même des roulés-boulés en gilet de sauvetage, puis quelques tours de magie et un (faux) lion est arrivé sur scène.  
Les allusions à Calder ne sont pas évidentes bien que des empilements de kayaks et des plongeons avec je ne sais plus combien de gilets de sauvetage défient l’équilibre. « Le géant à l’âme d’enfant » dont des stabiles se retrouvent à Grenoble devant la gare et le musée avait conçu un cirque miniature dans les années 50. La troupe, elle, réinvente un cirque élémentaire drôle, faisant naître avec un lion de carton pâte une petite peur pour de rire. 
A l’Ouest je te plumerai. Olifan. 
Les quatre frères John font beaucoup penser aux Dalton. Ils nous racontent leurs histoires passionnantes de la conquête de l’Ouest, et la ruée vers l’or en jouant de la guitarabine. 
En évoquant les grands mythes de l’Ouest américain le quatuor composant ce « rodéo musical rockamburlesque » fait penser à d’autres bandits stupides en habits rayés.
Il est des jeux de mots transparents : « Mets ta chaussette » pour «Massachusetts » ou « cocotte »  en lieu et place de « coyote » mais une boisson quelque peu « brutale » parlera aux connaisseurs des « Tontons flingueurs » plutôt qu’à ceux qui connaissent par cœur « Pirate des Caraïbes ».
Seule avec vous. Collectif l’effervescente.
 
Spectacle d’une clowne. Elle doit s’habiller mais choisir est son point faible. Le maquillage n’importe quoi : elle s’est mis du far à paupières sur les dents. Ce spectacle était trop bien. L’artiste au langage inarticulé universel, emmène son public par un abattage de bon aloi, éloignant la vulgarité qui aurait pu naître d’un bout de culotte. L’actrice dynamique, acrobate accomplie, fait plier de rire quelques mamies mûres qui ont enduré jadis les difficultés de marcher avec des talons hauts et fait se marrer les marmots en établissant de fines connivences. J’ai vu quelques damoiselles enchantées de cette critique truculente des stéréotypes féminins tout en gardant un humour qui les autorise à succomber au « phare à paupière » comme l’avait écrit un jeune rédacteur.
A tiroirs ouverts. La compagnie Majordome. 
Homme très persévérant et très maladroit. Il arrive dans une petite pièce et commence à jongler avec des balles puis il fait un parcours avec des planches, une table, un tabouret. Le but est de rentrer la balle dans une poubelle. Il tombe tout le temps. 
L’original jongleur élabore des enjeux considérables depuis la simple traversée d’une table d’hypnotiques et poétiques balles blanches jusqu’à une série de rebonds aboutissant au néant de la poubelle. La maladresse du sympathique ébouriffé met en lumière une habileté diabolique.
De l’autre côté. Bêtes à plumes.
 
J’ai vraiment aimé ce spectacle, à la fois poétique et rigolo. Une femme cherche de l’inspiration pour un tableau puis une étrange femme sort de son tableau pendant qu’elle réfléchit. Elles vont commencer à se poursuivre à travers le décor…Mais j’ai trouvé le début un peu trop long jusqu’à ce que la dame bizarre arrive.  
Spectacle graphique en costumes soignés sur un rythme quelque peu languissant d’après un boomer en fin de mèche alors que les plus jeunes à qui l’on prête le goût de la vitesse l’ont simplement trouvé beau.
Grou. Les renards Effet mer.
 
J’ai absolument A.D.O.R.É  ce spectacle drôle et à la fois entraînant qui nous fait remonter le temps des pharaons jusqu’à la découverte de la lune. Durant la nuit de ses 12 ans, Charlie va rencontrer un homme préhistorique( Grou) puis un chevalier qui vont changer sa vie.
Oui ! Cent fois oui ! à l’invitation d’écrire matérialisée par un petit carnet distribué à la sortie après une représentation qui a enchanté le public. Par la porte du four apparaît un impressionnant homme de Cro Magnon, le jour de l’anniversaire, moment pour s’interroger sur le temps, quand l’envie de grandir est là et qu’une terreur des cours de récréation menace. Quelques accessoires poétiquement utilisés permettent à l’imagination de voyager dans un passé parfois déraisonnable, parfois merveilleux. 
Les enfants ne sont pas pris pour des imbéciles alors que ce sont les adultes qui l’ont bien voulu qu’on infantilise - hydratez-vous - quand l’humour rencontre l’exigence. 
Benzo, le pape du Grand Bornand, qui souvent m’agaça s’est montré plus sobre cette année en répétant l’excellente formule :« Les petits devant, l’écran derrière »
Alain Benzoni le créateur du festival qui emploie 350 bénévoles pour épauler une centaine de professionnels, m’a semblé apaisé par la reconnaissance de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, familière des lieux du temps où elle dirigeait « Clowns sans frontière ».
Le dernier concert «  Wok’n rol » Hilaretto Compagnie m’a fait mesurer mes lacunes musicales béantes, sans gâcher mon plaisir puisqu’ était mijoté « une pincée d'AC\DC, un soupçon de Stevie Wonder et un zeste de Rolling Stones, le tout mélangé dans un wok musical relevé d'une sauce Bach et Tchaïkovski ». Le pianiste et le violoniste excellents instrumentistes forment une généreuse paire de comiques complémentaires et concurrents
dans une subtile connivence mi-fugue mi-raison avec le public.  
J'ai vraiment beaucoup apprécié ce spectacle de musique qui à la première impression m'a paru un peu ennuyeux, finalement la prestation s'est révélée pleine de surprises et de clins d’œil à de grandes musiques connues dans le monde entier, les deux musiciens étaient vraiment très marrants et ont beaucoup fait rire le public. .

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