Pour le compte rendu 31° édition du festival de spectacle
vivant pour jeune public au Grand Bornand, mon petit
fils a rejoint sa
grande sœur.
Sonata per Tubi.
Nando & Maila.
Le spectacle débute avec deux
personnes qui sortent de la brume et jouent au violon des morceaux
de Mozart, des Rolling Stones. Puis une adolescente arrive sur scène et
commence à faire de la gymnastique et du jonglage. De la musique avec des tuyaux de PVC risquait de ne
plus constituer une surprise, cependant le dynamisme du trio italien rend
l’heure agréable.Le petit théâtre
magique ambulant. Scott & Muriel.
Scott le magicien ringard a
commencé à faire des tours ratés et… un colis Ikéa avec écrit « Muriel »
dessus est arrivé de nulle part et une dame est sortie du colis…L’assistante exubérante va finalement sauver la
carrière du magicien maladroit. La divulgation de tous les tours, sauf un, rend
encore plus mystérieux le découpage en deux d’un spectateur.ImPulls.Compagnie
Farfeloup.
Cinq danseurs exploitent toutes les possibilités
plastiques des pulls en laine, révélateurs de caractères : le maniaque des
bouloches, le compulsif, la sensible aux odeurs… et signes d’appartenance
à un groupe. Le propos est comme l’a osé une comparse des chauds chapiteaux est
quelque peu décousu, et certaines séquences manquent de rythme. Mais 15
chandails superposés ont fait des émules de retour à la maison avec chaussettes
à enfiler les unes par-dessus les autres.
J’ai beaucoup aimé ce spectacle
plein de fantaisie et de couleurs. Les acteurs se mettent dans les pulls de
manière à ce qu’on ait l’impression que ce sont des créatures ! Ils
mettent les jambes dans les manches. Ensuite ça m’a fait plaisir de retrouver de
la danse contemporaine car la danse est un de mes hobbies préférés.Plus haut.
Barolosolo.
Trois
circassiens font du jonglage, du kayak sur les gradins et même des
roulés-boulés en gilet de sauvetage, puis quelques tours de
magie et un (faux) lion est arrivé sur scène.
Les allusions à Calder ne sont pas évidentes bien
que des empilements de kayaks et des plongeons avec je ne sais plus combien de
gilets de sauvetage défient l’équilibre. « Le géant à l’âme d’enfant »
dont des stabiles se retrouvent à Grenoble devant la gare et le musée avait
conçu un cirque miniature dans les années 50. La troupe, elle, réinvente un
cirque élémentaire drôle, faisant naître avec un lion de carton pâte une petite
peur pour de rire.
Les quatre frères John font beaucoup penser aux Dalton. Ils nous
racontent leurs histoires passionnantes de la conquête de l’Ouest, et la ruée vers l’or en jouant de la guitarabine.
En évoquant les grands mythes de l’Ouest américain le quatuor
composant ce « rodéo musical rockamburlesque » fait penser
à d’autres bandits stupides en habits rayés.
Il est des jeux de mots transparents : « Mets ta
chaussette » pour «Massachusetts » ou « cocotte » en lieu et place de
« coyote » mais une boisson quelque peu « brutale » parlera
aux connaisseurs des « Tontons flingueurs » plutôt qu’à ceux qui
connaissent par cœur « Pirate des Caraïbes ».Seule avec vous.
Collectif l’effervescente.
Spectacle d’une clowne. Elle doit
s’habiller mais choisir est son point faible. Le maquillage n’importe
quoi : elle s’est mis du far à paupières sur les dents. Ce spectacle était
trop bien. L’artiste au langage inarticulé universel, emmène son public
par un abattage de bon aloi, éloignant la vulgarité qui aurait pu naître d’un
bout de culotte. L’actrice dynamique, acrobate accomplie, fait plier de rire
quelques mamies mûres qui ont enduré jadis les difficultés de marcher avec des
talons hauts et fait se marrer les marmots en établissant de fines connivences.
J’ai vu quelques damoiselles enchantées de cette critique truculente des
stéréotypes féminins tout en gardant un humour qui les autorise à succomber au « phare à paupière » comme l’avait écrit un
jeune rédacteur.A tiroirs ouverts. La
compagnie Majordome.
Homme très persévérant et très maladroit.
Il arrive dans une petite pièce et commence à jongler avec des balles puis il
fait un parcours avec des planches, une table, un tabouret. Le but est de
rentrer la balle dans une poubelle. Il tombe tout le temps.
L’original jongleur élabore des enjeux considérables depuis
la simple traversée d’une table d’hypnotiques et poétiques balles blanches jusqu’à
une série de rebonds aboutissant au néant de la poubelle. La maladresse du
sympathique ébouriffé met en lumière une habileté diabolique.De l’autre côté.
Bêtes à plumes.
J’ai vraiment aimé ce spectacle,
à la fois poétique et rigolo. Une femme cherche de l’inspiration pour un
tableau puis une étrange femme sort de son tableau pendant qu’elle réfléchit.
Elles vont commencer à se poursuivre à travers le décor…Mais j’ai trouvé le
début un peu trop long jusqu’à ce que la dame bizarre arrive.
Spectacle graphique en costumes soignés sur un rythme
quelque peu languissant d’après un boomer en fin de mèche alors que les plus
jeunes à qui l’on prête le goût de la vitesse l’ont simplement trouvé beau.Grou. Les renards Effet
mer.
J’ai absolument A.D.O.R.É ce spectacle drôle et à la fois entraînant qui
nous fait remonter le temps des pharaons jusqu’à la découverte de la lune.
Durant la nuit de ses 12 ans, Charlie va rencontrer un homme préhistorique(
Grou) puis un chevalier qui vont changer sa vie.
Oui ! Cent fois oui ! à l’invitation d’écrire
matérialisée par un petit carnet distribué à la sortie après une représentation
qui a enchanté le public. Par la porte du four apparaît un impressionnant homme de Cro
Magnon, le jour de l’anniversaire, moment pour s’interroger sur le temps, quand
l’envie de grandir est là et qu’une terreur des cours de récréation menace.
Quelques accessoires poétiquement utilisés permettent à l’imagination de
voyager dans un passé parfois déraisonnable, parfois merveilleux.
Les enfants ne sont pas pris pour des imbéciles alors que ce
sont les adultes qui l’ont bien voulu qu’on infantilise - hydratez-vous - quand l’humour rencontre l’exigence.
Benzo, le pape du Grand Bornand, qui souvent m’agaça s’est
montré plus sobre cette année en répétant l’excellente formule :« Les petits
devant, l’écran derrière ».
Alain Benzoni le créateur du festival qui emploie 350
bénévoles pour épauler une centaine de professionnels, m’a semblé apaisé par la
reconnaissance de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, familière des lieux
du temps où elle dirigeait « Clowns sans frontière ». Le dernier concert «
Wok’n rol » Hilaretto Compagnie
m’a fait mesurer mes lacunes musicales béantes, sans gâcher mon plaisir
puisqu’ était mijoté « une pincée
d'AC\DC, un soupçon de Stevie Wonder et un zeste de Rolling Stones, le tout
mélangé dans un wok musical relevé d'une sauce Bach et Tchaïkovski ».
Le pianiste et le violoniste excellents instrumentistes forment une généreuse
paire de comiques complémentaires et concurrents dans une subtile connivence
mi-fugue mi-raison avec le public.
J'ai vraiment beaucoup apprécié ce spectacle de
musique qui à la première impression m'a paru un peu ennuyeux,
finalement la prestation s'est révélée pleine de surprises et de clins d’œil à de grandes musiques connues dans le monde entier, les deux
musiciens étaient vraiment très marrants et ont beaucoup fait rire le
public. .
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