mercredi 6 septembre 2023

Paris # 1.

«Ici, c’est Paris ! » scandent les supporters du PSG, équipe financée par le Qatar, Paris est à tous.
Le monde en toutes ses couleurs et toutes ses langues habitent notre capitale,aux transports bondés, aux appartements minuscules.
Le nom de chaque rue nous dit quelque chose tant notre mémoire a été enchantée par quelques formules :
 
« Je suis le dauphin de la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine. »
et comblée d’images du pont Alexandre III
ou des maquettes de bateaux voguant depuis toujours au bassin de Tuileries.
Si loin d’une première visite de fin d’adolescence au Mur des fédérés, en ces temps blessés nous sommes allés aux Invalides, sa cour des hommages et son dôme doré souvent contournés.
Le tombeau de Napoléon mort en 1821, enfermé dans cinq cercueils est au centre de l’édifice depuis que Louis Philippe l’a fait revenir de Saint Hélène en 1840. 
Toujours en service, comme hôpital de jour, les bâtiments datent de Louis XIV qui les alimenta en estropiés, pour que « ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie (…) passent le reste de leurs jours dans la tranquillité », d’après un édit royal de 1670.
Nous ne nous sommes pas attardés dans l’espace dédié au général De Gaulle ni à la présentation des plans reliefs,
intéressés par l’exposition temporaire intitulée « La haine des clans », rappelant les huit guerres de religions qui divisèrent le royaume entre 1559  date de la mort dans un tournoi d’Henri II, et l’assassinat d’Henri IV, en 1610.
Les armures portées par les ligueurs catholiques des Guise et celles du clan protestant des Condé sont exposées ainsi que l’édit de tolérance (de Nantes, 1598),
et la loi de séparation de 1905 - encore en vigueur aujourd’hui - où politique et religieux, Etat et foi sont séparés.
L’affaire des placards (affiches) protestants apposés jusque dans les appartements royaux avait affaibli les partisans d’une réforme. La régente Catherine de Médicis avait tenté des conciliations mais difficultés sociales, rivalités de familles ajoutées à une vague d’iconoclasme suivie de tueries connaitront leur paroxysme lors de la Saint-Barthélemy, en août 1572.
Si les niveaux de violences sont d’un autre niveau aujourd’hui, ces antagonismes exacerbés par images et pamphlets font écho bien entendu à nos querelles quand l’Etat se trouve en prise aux factieux.
« Paris plage », les vélos autour de la place de la Bastille et les foules du Marais nous rassurent en ce mois de juillet 2023.

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