Le singulier aurait mieux convenu au titre, car les méchants,
les tordus ne manquent pas, qui mettent en valeur le narrateur en héros sans
grand mérite puisqu’il ne fait que suivre, en bon fidèle, le destin tracé par
Dieu.
« On ne peut pas
être trop près du bon Dieu sans se mettre à la merci du diable. »
Certes les péripéties ne manquent pas et comme on dirait
d’une clairette qui aurait perdu de sa fraîcheur : il faut bien finir la
bouteille !
« J’avais fait
une guerre à laquelle je n’étais pas convoqué pour défendre l’honneur d’un
ingrat qui ne songeait qu’à me faire disparaître ; j’étais recherché par
la police pour avoir défendu l’intégrité d’une femme qui avait abusé de mon
amour pour elle, et maintenant, on allait me lyncher pour avoir protégé un bien
qui n’était pas à moi… »
De la guerre de 14 au bagne, de la misère la plus noire à la
quiétude la plus douce, de Verdun au désert le plus aride, le jeune homme a
l’occasion d’exposer une certaine sagesse alors que les horreurs, les amours l’effleurent,
il en parle mais sans jamais vibrer ni entreprendre de son propre chef,
toujours guidé.
« … tu nous
fatigues avec tes humeurs de coq qui a mal au cul pendant que sa poule
pond. »
La lecture des 540 pages est confortable dans cette édition
Miallet Barrault avec circuit touristique en Algérie et sa palette de métiers
de là bas.
« C’était un
beau jour de septembre, chaud comme le ventre d’un chiot. »
Et si les
images ne sont pas toujours aussi originales, l’on pardonnera quelques
expressions anachroniques pour des conversations se situant dans l’entre deux
guerres dans un langage qui ne varie pas suffisamment au gré des diverses
conditions sociales aperçues.
Très intéressante et significative, ta dernière phrase, Guy. Ça en dit bien plus sur nous, les modernes, que sur l'époque...
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