samedi 23 septembre 2023

Les vertueux. Yasmina Khadra.

Le singulier aurait mieux convenu au titre, car les méchants, les tordus ne manquent pas, qui mettent en valeur le narrateur en héros sans grand mérite puisqu’il ne fait que suivre, en bon fidèle, le destin tracé par Dieu. 
« On ne peut pas être trop près du bon Dieu sans se mettre à la merci du diable. » 
Certes les péripéties ne manquent pas et comme on dirait d’une clairette qui aurait perdu de sa fraîcheur : il faut bien finir la bouteille ! 
« J’avais fait une guerre à laquelle je n’étais pas convoqué pour défendre l’honneur d’un ingrat qui ne songeait qu’à me faire disparaître ; j’étais recherché par la police pour avoir défendu l’intégrité d’une femme qui avait abusé de mon amour pour elle, et maintenant, on allait me lyncher pour avoir protégé un bien qui n’était pas à moi… » 
De la guerre de 14 au bagne, de la misère la plus noire à la quiétude la plus douce, de Verdun au désert le plus aride, le jeune homme a l’occasion d’exposer une certaine sagesse alors que les horreurs, les amours l’effleurent, il en parle mais sans jamais vibrer ni entreprendre de son propre chef, toujours guidé. 
«  … tu nous fatigues avec tes humeurs de coq qui a mal au cul pendant que sa poule pond. » 
La lecture des 540 pages est confortable dans cette édition Miallet Barrault avec circuit touristique en Algérie et sa palette de métiers de là bas.
« C’était un beau jour de septembre, chaud comme le ventre d’un chiot. »
Et si les images ne sont pas toujours aussi originales, l’on pardonnera quelques expressions anachroniques pour des conversations se situant dans l’entre deux guerres dans un langage qui ne varie pas suffisamment au gré des diverses conditions sociales aperçues.

1 commentaire:

  1. Très intéressante et significative, ta dernière phrase, Guy. Ça en dit bien plus sur nous, les modernes, que sur l'époque...

    RépondreSupprimer