Ce film aux beaux paysages n’adapte pas seulement le roman
de Sylvain Tesson, écrivain notoire, avec Jean Dujardin en star, il parcourt un
chemin de réparation après séparations.
Le marcheur traversant la France du Mercantour au mont Saint
Michel a failli perdre la vie et en tous cas sa mobilité, sa mère vient de
mourir et sa bien-aimée est partie, il a arrêté de boire.
Parfois rejoint par un ami ou sa sœur à qui il donne des
raisons de s’inquiéter tant sa volonté l’approche souvent de l’imprudence, il
cherche le silence en évitant les sentiers balisés.
Les réflexions du randonneur solitaire, empreintes de
misanthropie, sont contredites par des
rencontres brèves mais riches avec une néo-rurale, un vieux paysan, un moine de
Ganagobie, une tante, un jeune compagnon de hasard…
Au-delà d’un récit où le courage personnel force le respect,
nous sommes invités autour de feux de bois à considérer la géographie de notre
monde. Nous goûtons une fois encore la beauté de la France et percevons le vide
qui sonne dans une des diagonales de notre hexagone quand à un rond point
s’abime une banderole à la recherche d’un médecin.
L’expression « dormir à la belle étoile » a
quelque charme poétique mais je la laisse volontiers au rayon des souvenirs. Je
préfère contempler et réfléchir un peu pendant une heure et demie, à laquelle
aurait pu s’ajouter un quart d’heure de plus, depuis un bon fauteuil plutôt que
de me ruiner un peu plus le dos dans les éboulis.
Si on gonfle un matelas pneumatique sous une tente "Quechua" on peut y mettre des draps, des vrais, et dormir à la belle étoile, à deux, même. On le fait depuis quelques années maintenant, pour mon plus grand plaisir. Je suppose que c'est un peu comme... jouer à la dinette, pour grands (on fait comme on peut dans un monde qui a perdu trop de son naturel pour mes goûts) mais on ne se casse pas le dos. Oui, c'est dur de se baisser, mais à force de chercher le confort, on finit par se momifier avant l'heure, tant on ne sait pas quand sera l'heure... à l'heure actuelle.
RépondreSupprimerJe comprends les émois de Sylvain Tesson, et... son imprudence. Trop de prudence momifie aussi. Credo.
Je chercherai le livre. Merci.