Une fois la terre ferme retrouvée, https://blog-de-guy.blogspot.com/2023/04/cordouan.html
L’édifice religieux date de 1958 il fut érigé pour remplacer l’ancienne construction néo-gothique bombardée par les alliés en 1945.
Moderne et tout en béton, il innove tant pour sa forme que pour son matériau. Et si l’extérieur bien qu’élancé, ressemblant à un silo, peut paraitre austère, triste, brut avec son peu d’ornements, l’intérieur est surprenant. L’entrée s’effectue par le haut de la tribune, d’où la vision d’une proue de bateau s’offre au regard. L’architecture ignorant la croix grecque traditionnelle pour structurer l’espace lui préfère une forme en ellipse. Elle inclut une déambulation qui épouse cette ellipse, délimitée par des arches en béton originales. Quant à la couleur et à la lumière dispensées par les vitraux, elles contrastent harmonieusement avec l’uniformité sombre des murs. Mille éclats de couleur réchauffent le béton comme des lucioles. Il y a des vitraux figuratifs comme la vierge couvrante au- dessus de l’autel mais aussi de grandes et étroites verrières s’élançant sur toute la hauteur des murs, avec des dessins plus géométriques ou plus abstraits. Ici, le maitre verrier Henri Martin Granel a pour la 1ère fois expérimenté une nouvelle technique dont il est l’inventeur, en disposant des morceaux de verre perpendiculaires au vitrail pour renvoyer la lumière, produire des effets d’irisation, et apporter une notion de tridimensionnalité...Une atmosphère étonnante se dégage de cet endroit harmonieux
à l’agencement surprenant, aux belles proportions, dont Malraux ministre des Affaires
Culturelles (1958-1969) dira :
« En entrant dans
cette cathédrale de béton, fais silence.
Ici, tout est rigueur, élan, rudesse, austère beauté
La pénombre chante l’insaisissable, le divin, variable et constant comme la
mer. »
Avant de quitter les lieux, nous
sacrifions au rituel du cierge brûlé en pensant aux copains les plus
superstitieux ou croyants, rajoutant une petite lueur vacillante aux couleurs
irisées des vitraux.
Dehors, le soleil rayonne et nous
aveugle presque.
Nous remontons à pied le boulevard Frédéric Garnier dans le quartier du Parc, l’un des rares épargnés par les bombardements inutiles et meurtriers des alliés. L’engouement pour les bains de mer, l’air marin et les plages de sable fin sont à l’origine de la construction de ce quartier résidentiel prisé par des gens fortunés. De riches villas de la fin du XIX° siècle, de l’entre deux-guerres des années 50 ou contemporaines se côtoient, elles jouissent de la vue sur l’océan dans un environnement mis en valeur dès 1885 avec toute la modernité de l’époque (éclairage au gaz) et s’insèrent dans de magnifiques jardins : « elles servent à voir autant qu’à être vues » . Véritables châteaux, « folies », de style hybride ou un peu plus simples, toutes manifestent un soin dans la décoration que ce soit au niveau des matériaux, ou des ornements : céramique, bow window, grille marquise etc…
Et toutes portent un nom enchanteur :
mon rêve, les campaniles, buisson ardent,
vent de sable, aigue marine….
Nous sortons de Royan en voiture en direction de Vaux sur Mer puis à Saint Palais sur Mer. Très fréquentées, ces 2 stations balnéaires proposent essentiellement des locations et attirent beaucoup de vacanciers et touristes. Pas loin, la Grande Côte offre une immense plage, d’où émerge un blockhaus, mais le lieu moins bondé que les 2 précédents, ne possède qu’une petite quantité de bars face à l’océan, de l’ordre de 3 ou 4, en hauteur, assez déserts à cette heure apéritive, c’est idéal pour siroter une pression et se poser un moment.Enfin, nous tirons jusqu’à La Palmyre. Mais ce n’est pas son célèbre zoo qui motive notre venue, nous cherchons surtout un endroit où nous restaurer. A l’aide de Google, nous dégottons « L’adresse » ; ce restau, complet refuse du monde en ce lundi soir ; heureusement une petite table de deux se libère vite pour nous. Nous nous régalons d’une dorade au pistou et ses légumes du soleil ou d’un cabillaud en croute et chorizo, servis par un personnel actif et efficace. Une petite fraicheur s’installe, l’humidité nous rend tout poisseux à la tombée de la nuit. Il est temps de rentrer au bercail.
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