dimanche 9 avril 2023

Ombres portées. Raphaëlle Boitel.

Des scènes de théâtre, des séquences de danse et des performances circassiennes se juxtaposent sans se parler sous une musique soulignant le pathos.
Les non-dits de cette chronique familiale sont appuyés par des dialogues parfois volontairement ou pas inaudibles, autour d’un père impavide et des filles excitassées. 
Le drame braillard succède à des scènes au comique insistant si bien que je me suis identifié au muet de la famille ne parvenant pas à éteindre la radio.
Il n’y a bien que la stroboscopique lumière pour apporter quelque peu d’originalité, à cette heure dix qui s’étire. Le titre est juste, car «ombre portée» c’est la « zone d’ombre résultant de l’interception de la lumière » bien jolie, mais le propos est resté obscur.
Pourtant la première image de l’acrobate sur sa corde est belle, et ses paroles dites sans essoufflement ajoutent à la performance. Mais bien vite entre rêve et cauchemar, rire et souffrance, la poésie disparaît aussi vite qu’elle est apparue.
La chorégraphe dit elle-même : 
« L’univers tragi-comique et la métamorphose, propres à Kafka, ont toujours été présents dans mes projets. De façon poétique, Ombres Portées, aussi inspiré des polars des années 50, du cinéma de science-fiction et de la bande dessinée, nous plonge dans des destins qui basculent. » 
Tout ça ? C’est un peu lourd pour un spectacle qui se voudrait aussi aérien. 

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