Au moment où je réévalue « Mongénéral », ainsi le
nommait Le Canard Enchaîné, ma bible d’alors, voilà en noir et blanc un rappel d’un passé
qui ne fut pas si héroïque.
Le fondateur de la cinquième République payait
pourtant ses factures d’électricité.
Cet album de 220 pages vient rappeler de noires affaires
d’un pouvoir où le SAC (Service d’Action Civique), bien mal nommé, jouait un
rôle important, utilisant des anciens combattants contre le FLN ou l’OAS après
le traumatisme algérien, des truands pour les sales besognes.
L’assassinat du juge Renaud, rappelé par Yves
Boisset dans « Le juge Fayard » ou l’affaire Boulin sont encore dans
les mémoires, bien que les moyens pour étouffer les affaires aient été efficaces
dans ces années 70/80.
Par contre, je ne savais pas que « Le gang des
Estafettes » avait commis le plus grand casse du siècle (le XX°) à la
poste de Strasbourg et que le butin avait été « rapatrié » à l’UDR (ancêtre du RPR) qui pouvait être ainsi en bonne santé financière avant la
réglementation du financement des partis politiques, d’autant plus que les réseaux
de la Françafrique activés par Focard crachaient du fric à pleins tuyaux.
Le prolifique dessinateur avait déjà publié une partie de
ces histoires dont l’effet d’accumulation est accablant
Il se met en scène avec un journaliste de
France Inter, lors des entretiens qu’ils mènent auprès d’autres confrères, des magistrats,
des dirigeants des services secrets, des politiques.
Les propos sont tellement chargés qu’il n’est pas besoin de
mise en scène spectaculaire.
En conclusion le procureur général de Palerme, Roberto
Scarpinato dit :
« Après avoir lu
le livre de Benoît Collombat et d’Etienne Davodeau, je me suis rendu compte que
ces entrelacs secrets entre crime et pouvoir ne font pas partie de l’histoire
italienne, mais aussi de l’histoire française. »
Du lourd !
Je vois toutes ces "révélations" avec ambivalence, moi, qui ai eu les yeux "ouverts" sur mon pays d'origine au moment de la prise d'otages à l'ambassade américaine à Téhéran. Les deux hommes.... "degauche" qui se sont chargés de me déniaiser croyaient certainement à la grandeur de leur tâche, mais maintenant j'avoue que j'aurais pu me passer de cette initiation, aussi bien intentionnée fut-elle.
RépondreSupprimerA chacun ses oeillères, n'est-ce pas ?