mardi 12 octobre 2021

Une vie avec Alexandra David-Néel. Fred Campoy & Mathieu Blanchot.

Je m’attendais à parcourir, à la façon des « Belles histoires de l’Oncle Paul » du journal Spirou de mon enfance, des images ensoleillées d’un récit de vie aventureuse. C’est plus que cela. 
La  première femme exploratrice à entrer à Lhassa au Tibet en 1924, alors que les étrangers étaient interdits, était un personnage parfait pour bande dessinée édifiante.
Mais ce sont les souvenirs de sa dame de compagnie, femme de chambre, secrétaire et confidente qui sont agréablement mis en pages et c’est passionnant. 
Comme on sait qu’ «  il n'y pas de héros pour son valet de chambre » le bouddhisme de la philosophe, orientaliste, a perdu de la zénitude quand elle approche d’une fin de vie qui la mènera à 101 ans. Le courage dont elle avait fait preuve ressort avec encore plus de force quand dans sa vieillesse ne sont pas cachées ses faiblesses et un caractère difficile. 
Les relations tumultueuses avec la narratrice nous rendent proches ces femmes toutes deux remarquables. La maison de Digne-les-Bains, « Samten Dzong » ( la forteresse de la méditation), alors envahie d’araignées et de souris est devenue un musée. Dans l’alternance des images colorées du passé et celle plus grises du présent, les passage consacrés à la vie d’ermite de la féministe où lorsqu’elle sèche par la seule température de son corps un drap trempé dans l’eau glacée, sont saisissants. 
Il y a  bien de quoi garnir quatre volumes, ces 95 pages d’un premier livre étant pourtant riches, ne suffisant pas à rendre la profondeur, l’étendue, la fantaisie, de la vie de ces deux femmes et leur évolution.

1 commentaire:

  1. Ça a l'air bien. Même si je suis méfiante envers le penchant actuel pour déboulonner les statues...

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