lundi 18 octobre 2021

Julie(en 12 chapitres). Joachim Trier.

Je craignais que l’histoire, d’une trentenaire indécise ne ressemble à « Les amours d’Anaïs » 
mais ces deux heures norvégiennes sont bien plus riches, justifiant pleinement la qualification "comédie dramatique". 
Ce côté « en même temps » coïncide avec le caractère fort, tout en étant fragile, du personnage principal. Bonne élève devenue vendeuse après avoir fait médecine et photographe, elle quitte l’homme qu’elle aime lors d’une séquence magnifique justifiant son prix d’interprétation à Cannes. 
D’autres scènes poétiques, drôles ou mélancoliques se succèdent en douze chapitres auxquels s’ajoutent prologue et épilogue. Une voix off judicieuse permet un récit distancié évitant les effets appuyés. 
Tout est bien dosé et l’évocation de l’écoulement du temps à travers la différence d’âge des protagonistes entre 30 et 40 ans peut même passionner quelque septuagénaire qui préfèrera gloser sur ces dilemmes là que se reconnaître parmi quelque vieux « j’ai mal partout » entrevu à l’arrière plan. 
Au-delà des histoires d’amour où s’inventent des jeux de séduction originaux, le questionnement «  avoir un enfant ou pas » emmène vers des dilemmes sociétaux traités avec nuance. La lucidité des milléniaux n’empêche pas la solitude. 
Léger et profond, ce cinéma nous emmène ailleurs tout en aiguisant nos obsessions : comment des êtres beaux, intelligents, vivant dans un environnement confortable, se tricotent du malheur … et des bonheurs?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire