dimanche 29 août 2021

« Au Bonheur des Mômes » 2021.

Nos incertitudes nous conduisent à rabâcher des évidences, tant le réel aurait tendance à nous accabler: oui ce festival où ont été présentés 35 spectacles différents à destination des enfants ne ressemble pas aux précédents.
Mais justement fions nous aux petits pour porter un regard dépourvu de la nostalgie où se vautrent les vieux comme moi.
Pour un sondage auprès d’habitués des lieux, mon petit fils accédant en CE2 m’a dit qu’il avait tout aimé, alors que de plus grandes en instance l’une d’entrer en CM1 et l’autre en CM2 ont adoré « Kle », tout comme moi.
J’étais hésitant avant de choisir l’évocation par une compagnie catalane de l’œuvre de Paul Klee, peintre pas forcément facile, mais quand l’exigence est mise au service de l’inventivité, nous sommes émerveillés.
Le jardinier de « Ito au pays des sons », nous invite à écouter le monde et ses musiques. Le jury du chapiteau «  Coup de pouce » l’a  justement distingué.
Également en solo, un jongleur maladroit, dans un « Déséquilibre passager », réussit ses tours avec boules de pétanques voire de bowling et emballe un public qui sait rire : « les enfants m'énervent. » Ceux-ci ne sont pas pris pour des billes.
Le groupe musical « Méli Mômes »  saisit parfaitement les émotions enfantines quand s’annonce un petit frère ou lorsque un usager du toboggan joue les braves : « Même pas (mal) ». Cependant se réveillent mes instincts corporatistes avec « la maîtresse en maillot de bain » alors que l’autorité de l’école est à poil depuis belle lurette.
Les couples d’acteurs sont nombreux mais jongleries ou équilibres, voire quelques astucieuses  inventions perdent de leur attrait lorsque des répétitions ne masquent pas toujours les insuffisances de la trame narrative.
Deux voisins se rapprochent «  Au fil du rêve »
comme les passagers attendant sur un quai de gare «  Pour aller où ? »   
Ces séquences poétiques m’ont parues un peu alanguies.
Plus dynamique, le rockeur hâbleur et maladroit dans « Le fabuleux retournement d’Eugène Ouiski » trouvera sa vocation de clown grâce à son assistante, fine mouche, devenue, elle, la vedette. 
« Welcome » : un barman et son client jonglent avec bouteilles et balais. 
Les « Lombric Spaghetti » ont le mérite d’essayer des équilibres inédits avec pelles et barrières Vauban mais leur « Gum over » quelque peu collant, m’a semblé un peu laborieux.
«  Con tenda » un couple également dans la tension, joue du chapeau comme tant d’autres et leur « roue cyr » n’arrive pas à nous saisir.
«  Les semeurs de rêves », délivrent un tract conformiste: le bonheur adviendra grâce aux enfants. Dans un monde devenu végan, les filles pourront enfin exercer la profession de pirate et les artistes ne seront plus contrariés dans leur vocation.
Cette tentation de la démagogie se retrouve dans les interventions du directeur Alain Benzoni dit « Benzo » qui a eu le mérite de fonder ce festival mais ne se renouvelle guère. Le slogan choisi pour la prochaine édition, la trentième: « No culture, cons futurs » me semble un peu poussif et même un peu « con » pour rester dans le registre de « celui qui dit qui est ». 
Ses neuf copains, les happy papis de « Zic zazou » présentent un panorama enjoué de leur carrière pleine d'inventivité avec un professionnalisme rendant discrets quelques clins d’œil destinés surtout aux contemporains des Rolling Stones, « Ze end ».
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La photo d'entête a été prise par Mia (10 ans) 

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