vendredi 3 janvier 2020

La démocratie tout court.

En amont des élections municipales dont les enjeux de proximité ne sont pas aussi décisifs qu’il est dit depuis que les intercommunalités ont pris la main, ce sera pourtant à qui sera le plus flatteur à l’égard de l’électeur pour qui tous les vœux seront exaucés, promettent-ils.  
Personne ne souhaite une cité dont les habitants n’auraient pas voix au chapitre mais une politique qui ne s’orienterait qu’en fonction des intérêts particuliers risque la paralysie.
- Dis papou raconte :
- L’autogestion fruit des aspirations émancipatrices représentait le modèle où de l’atelier au quartier… jusqu’aux étoiles, les citoyens responsables auraient œuvré pour une société plus juste.
Les contraintes économiques, les limites de notre condition humaine, nos contradictions, ont réduit l’utopie grandiose en « démocratie participative ». Comme pour le mot laïcité, l’adjonction d’un adjectif marque la fatigue du terme « démocratie ».
La voilà ouverte à tous les vents des égoïsmes,    tout changement, toute évolution deviennent prohibés : voulez-vous une déchetterie à côté de chez vous, un lieu d’hébergement pour réfugiés, un voisin de plus ?
Il m’a fallu du temps, pour juger insupportable Ségolène Royal dont j'avais été un supporter ardent et qui porta jadis le terme «  démocratie participative », ce n’était donc que démagogie !
Celle ci saute aux yeux récemment : avec elle pas de problème de gilets jaunes ni de retraites ! Fastoche !... Et aux pôles ?
Plutôt que de passer d’une vision fabriquée, utopique, très années 70 à une appréciation 2020 uniquement pessimiste, péjorative de nos semblables, une voie réaliste pour faire évoluer la cité d’une façon dynamique devrait être possible.
Que ceux qui aspirent aux responsabilités expriment leurs ambitions clairement et négocient avec les personnes concernées semble le B à Ba de la politique.
« Négocier » : le chemin sera long quand de chaque côté chacun estime avoir raison.  « Estimer » ne convient même pas tant les évolutions éducatives ont entrainé vers des assertions indiscutables de la part d’individus dont on a pourtant dit que l’école avait mis en péril la confiance en soi.
L’expression « une fois aux manettes » ne parait pas non plus adéquate tant les mandants sont plus portés vers le grippage que vers le mouvement.  
Il faut espérer que de promesses non tenues en ajustements non compris, celui à qui on accorde notre confiance puisse bénéficier d’un peu de la bienveillance que chaque gaulois accorde tellement volontiers à son égo roi.
En cette matière les généralités se frottent aux particuliers, aux constances anthropologiques et psychologiques, aux temporalités accélérées sur petits écrans.
Et puis retour à la case éducation dont je ne sais sortir : les enfants monarques aux cheveux teints sont désormais aux manettes : nous avons mérité ces clowns capricieux et pas seulement au Brésil et aux USA à des postes décisifs. Ils se retrouvent  aussi parmi les vindicatifs des ronds points qui ont porté leur voix au-delà de ceux qui étaient inaudibles.
Pour illustrer les difficultés de s’écouter, deux mots de plus dans la prolongation d’un maigre débat entamé sur Facebook depuis un média local concernant la semaine d’école de 4 jours ½. Les arguments des spécialistes des rythmes scolaires ne sont pas entendus par des parents ni même par certains enseignants qui convertissent leur situation personnelle en expression des enfants. Ce sujet est plombant pour l’école vue comme vecteur essentiel de fatigue.
Rappeler que ce peut  être un  lieu d’apprentissage, d’épanouissement, renvoie pépé aux années passées, perdues, perdantes, perclues, pépères, heureuses pourtant. 
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Le dessin est recopié depuis "Le Point".

1 commentaire:

  1. Pour les enfants et les rythmes scolaires...
    Il est salutaire de pouvoir rappeler que le taux de divorce étant ce qu'il est, beaucoup des bambins font la navette entre papa et maman une semaine sur deux, grâce à des décisions de justice.
    Dans ce contexte, papa veut avoir le bambin une semaine, maman l'autre, parce que... l'enfant est peut-être roi, mais il est la possession de ses parents. (Si, si, il ne faut pas oublier que les parents qui possèdent leur enfant l'aiment beaucoup, tout de même, mais... ils l'aiment comme un droit/possession !)
    Pour la fatigue... que de personnes qui courent ! et semblent penser que courir.. c'est la liberté/mobilité !
    Qui se disent... qu'ils n'ont pas le choix, de toute façon.
    Dire qu'on n'a pas le choix, c'est se voiler les yeux, et cela depuis la nuit des temps.
    Et pour la démocratie participative, il me semble que bon nombre de personnes sont convaincus que les décisions qui pèsent le plus lourd sur leur vie sont prises à des endroits où elles ne sont ni entendues, ni écoutées, ni représentées (mais c'est vrai que M et Mme Tout le Monde ont du mal à accepter... la représentation aussi), et c'est vrai, ça.
    Je n'ai pas une vision pessimiste, ni méprisante de mes semblables. Je constate... la désillusion de mes semblables. Leur cynisme. Le poids très lourd que pèsent cynisme et désillusion sur la société.
    Mais je crois aussi que les années '70 ont été un âge d'or pour beaucoup de personnes de ma génération, dont moi. Et je n'ai plus l'énergie pour être dynamique, devant le constat de tous ce que j'ai perdu d'illusions ? salvatrices.

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