mercredi 13 novembre 2019

Pourquoi l’Italie ?

Pour évoquer notre gourmandise jamais assouvie pour ce pays, lire cet article  avec en bouche la rouge amertume d'un Campari  et un  air de Lili Cub dans la tête.
« E va la nave va la douce vie
On s´en ira toute la vie danser le calypso en Italie
Et boire allegretto ma non troppo
Du Campari quand Paris est à l´eau »
Le passage de la frontière derrière ses rambardes qui bouchent le paysage est pourtant bien peu poétique. Mais le premier arrêt de hasard dans un village de la plaine nous fait retrouver d’emblée la jovialité transalpine avec notre premier expresso pris sous des fresques anciennes plus apaisantes que nos graffs ordinaires.
Cette année nous compléterons notre expérience de 2018
quand les montagnes se reflètent dans les lacs et que des villages charmants jouxtent d’étourdissantes  métropoles : la beauté dans les musées et dans les rues, la douceur de vivre, les appâts des pâtes, les lumières, des gites variés et des hôtes exceptionnels...
Nous avons saisi l’occasion de relire rapidement des épisodes de l’histoire qui nous relie pour s’amuser de ces gaulois qui furent dans la plaine du Pô très tôt, et dans les cols avec Hannibal, découvrir les images de Bonaparte qui vint avant nous aux îles Borromée, et compter nos compatriotes touristes aussi nombreux que les italiens chez nous.
Il convenait de s’extasier d’un colossal patrimoine et d’une si belle nature pour éviter de causer avec nos cousins des aléas de leur politique. Ils pourraient nous mettre dans l’embarras à nous interroger sur la mauvaise humeur coutumière de nos concitoyens.
A notre retour, dans « Le Monde des livres », se rappelaient les grimaces de l’histoire lorsqu’il est question d’un militant anarchiste, Camillo Berneri tué à Barcelone en 1937, et de ses textes choisis contre le fascisme :   
« L’une des audaces de Camillo Berneri est d’affronter cet aspect-là : Mussolini n’a pas subitement trahi ou viré de bord, non, il a simplement intensifié une mauvaise pulsion qui agitait également bien des militants socialistes ou communistes, et sur laquelle rares sont ceux qui ont ouvert les yeux. Néant culturel et surenchère bavarde, pragmatisme vulgaire et cabotinage insurrectionnel, insouciance autoritaire et féroce toupet, tous ces traits pouvaient déjà se repérer chez tant de vaillants « camarades » devenus farouches fascistes : « Ces hommes ont remplacé une carte d’adhésion par une autre, ont changé la couleur de leur cravate, leur style de vie et leurs arguments démagogiques, mais, au fond, ils sont restés les mêmes qui, dans les rues ou les théâtres, déchaînent des délires subversifs, avec leurs manèges, leurs feux d’artifice et leurs idées de marchands forains », constate Camillo Berneri dans un article ­consacré à la démagogie oratoire. »
Si loin, si proches, dans l’espace et dans le temps, je ne vais pas broder plus longtemps sur les voyages qui font oublier et qui rapprochent, notre Diésel étant quand même plus discret qu’un 737.

1 commentaire:

  1. C'est vraiment délicieux, ces voyages en Italie. Ça fait très envie.
    Curieusement, je crois que quand le vent.. mauvais ? de laliberté souffle sur les masses, le résultat n'est jamais très ragoutant, quelle que soit l'époque, d'ailleurs.
    Ne crois pas que je me mets à part des masses. Nous faisons tous partie de la masse, surtout quand nous sommes reliés par les médias de masse.
    Quelqu'un voudrait faire l'apologie de laliberté d'expression maintenant ?

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