dimanche 10 novembre 2019

Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner. C. Citti. J.L. Martinelli.

Il y a plus de 10 ans Jean Louis Martinelli nous avait emmenés dans un hôpital psychiatrique. http://blog-de-guy.blogspot.com/2008/11/kliniken.html
Dans la pièce de cette année, ce n’est pas moins de déraison, de violence qui sont mises en scène pour représenter la vie dans un foyer qui reçoit en urgence des mineurs. Les acteurs sont crédibles et la représentation ponctuée de brèves chorégraphies boxées est intéressante.   
Mais après cette heure et demie, je goûte au retour les silences de Christian Bobin choisissant ses mots sur France Culture, pour souligner le complet décalage avec ces jeunes de banlieue exacerbant une violence reçue et restituée.
«Les gens comme toi, des blancs, ils viennent jamais dans ce coin»
Je suis à côté de la plaque comme les éducateurs présentés pourtant d’une façon quelque peu appuyée :
« Quel est ton projet de vie ? » demandent-ils entre une provocation et une bouffée de violence douloureuse.
La hargne se déchainant contre ceux qui sont là pour les aider, donne certes du rythme à la pièce, mais elle est intimidante et laisse peu d’espoir quant à l’avenir de ces ados.
«T’as pas de travail, c’est pour ça que tu viens ici».
La comédienne venue avec un projet de théâtre ne le mènera pas à bout, elle est notre représentante sur le plateau et ne peut qu’observer.
« Tu es venue avec un gâteau pour nous acheter »
Le propos est vraiment sans angélisme mais si la tirade finale autour du verbe « être » m’a parue quelque peu déclamatoire, je me suis dit que bien des mots du rap, qui plaisent tant, étaient souvent démesurés, comme ceux repris dans le titre qui doivent signifier le contraire de ce qu’ils disent. C’est pas gagné ! 

1 commentaire:

  1. Je suis contente de ne pas y avoir été.
    Tu connais mon credo maintenant... je ne veux que le meilleur, et c'est dur de voir le meilleur dans le contemporain.
    Il y a une esthétique de bien pensants qui semblent penser (!!!) qu'il faut montrer le quotidien "désabusé" et "démystifié" des gens pour faire réaliste, et même "pote" avec les "laissés pour compte". Personnellement, je méprise cette esthétique, et je plains les gens qui s'obstinent... à y croire. Ils ne me trouveront pas dans leur public, d'ailleurs.
    A partir de quand dans le "sans angélisme" on entre..en enfer, Guy ??

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