« Les Français ne
sont pas faits pour la liberté : ils en abuseraient. » Voltaire
D’abord essayer d’éloigner ses déclinaisons économiques où
sous le libéralisme même éclairé au
« néo » c’est bien l’éternel capitalisme qui sévit, allant jusqu’à
son versant libéral en ses mœurs, sans tout de même en être réduit à rentrer
dans la fabrication d’un cocktail Molotov libertaire.
Prendre plutôt le mot
« liberté » quand
il est brandi pour faire choisir bébé entre un petit pot de patate douce ou une
pomme de terre nouvelle.
Dans ce cas domestique, toutes les options ne sont jamais
présentées dans leur intégralité et les préférences sont induites. Cette façon
de poser des questions dont on connaît la réponse créé des illusions et des
désillusions qui annoncent une société de frustrés, d’enfants gâtés jamais
rassasiés, jamais contents.
Le terme d’ « autonomie » quoique plus modeste
se tient dans ce champ de la réalisation d’un individu léger et court vêtu. Mis
à chaque ligne des intentions pédagogiques dès la maternelle, il a été
tellement galvaudé qu’il est oublié au moment de l’entrée dans les études dites
« supérieures » quand tant de « Tanguy » squattent chez maman.
Et les revendications très précoces d’indépendance avec l’affiche sctochée à la porte de
la chambre : « interdit à toute personne étrangère » tournent
carrément au ridicule quand approche la trentaine. L’argent de poche est
accepté ainsi que celui de l’état, mais l’ingratitude pourrait-elle avoir
quelque pudeur de temps en temps ?
Le mot « autonome » m’était familier dans mes
appréciations portées à propos de bambins en phase de grandir, il a migré vers
les degrés qui mènent à la dépendance au moment où les souvenirs se ramassent
comme ils peuvent.
« L'autonomie
consiste à se donner à soi-même envers l'autre une loi, plutôt que de la
recevoir de la nature ou d'une autorité extérieure. » Antoine Spire
Sa rencontre avec le troisième terme de la triade
républicaine était fatale quand s’éloigne l’indifférence et que la bonne
distance est maintenue entre le « moi » et le « nous ».
« Autonomie » se conjugue avec « mobilité » qui fut bien un
des sujets qui tourna en rond autour des ronds points. Elle monte dans
l’automobile. Sous la fumée de son pot d’échappement qui promettait des
échappées belles dans les années soixante, la voiture qui rencontre bien des
obstacles dans la ville n’est plus nécessaire aux trottineurs; ils ont l’avion.
Pris de tournis, les mots circulent comme ils veulent, en
tempête sur les réseaux, ils appellent à la censure des autres. Les enfants de
la toute puissance devenus grands s’érigent en juges impitoyables tout en se maquillant de bienveillance dans
d’autres circonstances. Les atteintes à la liberté
de parole dans les Universités françaises n’a pas soulevé les foules à
l’indignation pourtant toujours disponible. Ainsi le terme «
présumé » qui accompagnait un inculpé avec d’ailleurs des prudences
ridicules qui faisait ainsi qualifier un meurtrier pris le couteau à la main,
est tombé en désuétude, quand le
tribunal médiatique a pré-jugé avant les magistrats.
« Pour être
libre, il fallait d'abord présumer qu'on l'était ». Salman Rushdie
……………..
Le dessin de garde provient d’un journal Iranien Kianoush
pour illustrer un article de « Courrier International » consacré à
Hong Kong.
Dernièrement, il m'est venu une image que je trouve belle pour parler de notre vie d'hommes et de femmes : je trouve que nous tenons debout (pas la même chose qu'"autonome"...) en nous appuyant sur l'autre, qui s'appuie sur nous de manière à ce que nos deux poids, posés sur l'autre nous fassent tenir debout... ensemble.
RépondreSupprimerOn peut dire qu'il s'agit d'un "credo" pour moi, là.
Et qui dit "credo" dit qu'il... professe de vivre sa vie de cette manière. Qu'il essaie, du moins. Il s'agit aussi, je crois, d'une forme d'humilité, et de reconnaissance de ses limites qui délimitent une liberté possible dans ce monde.
Celui qui essaie de se tenir debout tout seul, sans appui, sans donner ni recevoir, sans servir ou être servi, ne peut que s'étouffer, et s'écrouler à petit feu, confiné dans sa solitude.
Et puis, tu connais peut-être un peu de Latin, assez pour savoir que le mot "coluere" nous a donné.... culture, culte, colon, et veut dire "habiter", par dessus le marché. Je te laisse imaginer ce que se passe quand on commence à toucher à ce noeud où les sens sont intriqués depuis des millénaires maintenant...
Les mots sont des projets et des arbres.Ils sont vivants, et ils vivent dans, et par, nous.