dimanche 17 novembre 2019

L’important c’est la tempête. D’après Thomas Bernhard. Dominique Léandri.

C’est de « La tempête » de Shakespeare dont il est un peu question: «  Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil. »
Nous arrivons dans la salle alors que les comédiens nous tournent le dos  et devant de grands tissus agités par un ventilateur, reçoivent des applaudissements enregistrés pour une représentation qui vient de s’achever.
C’est le seul moment auquel j’ai accroché bien que les paroles m’aient parues confuses.
Je me suis ennuyé pendant toute l’heure et demie qui a suivi.
Dans une saynète, un  dramaturge voudrait rassembler toute l’œuvre de Shakespeare en une seule représentation, ainsi fait la compagnie de « La chaudière intime » venue en voisine depuis Le Trièves, en rassemblant des « dramuscules » de Thomas Bernhard.
Le terrible Viennois, est pourtant quelqu’un de reconnu, mais j’aurai dû me relire
et c’est peut être bien de cet auteur honoré en France que vient mon incompréhension et non des acteurs qui font de leur mieux. Nicolas Bouchaud  avait dit de lui :
« Bernhard, c'est un poseur de bombes, un provocateur, un terroriste de l'art ».
Il dénonce parait-il les nazis mais ses insultes envers l’Autriche m’ont semblées vaines, et mêlées à des interrogations pertinentes autour de la fonction du théâtre, se retournent contre le message de vigilance qui était dans l’intention de la metteuse en scène.
Les acteurs seraient à ranger dans la même valise que les chaussettes: les rires pourtant rares dans le petit théâtre me consternent.
Beaucoup de répétitions : « pauvre crétin » rabâche un bonhomme devant son téléviseur alors que sa femme vient de croiser une manifestation d’étudiants : « ils feraient mieux de travailler » dit-elle à plusieurs reprises. « Naturellement » répond invariablement le directeur de théâtre à son dramaturge. 
Les deux figurent en clowns pathétiques dans ce théâtre dans le théâtre, appelé « mise en abymes », on écrit aussi en abîme (« le chapeau de la cime est tombé dans l’abîme » disait-on dans les temps orthographiques).
Quand aucun personnage n’est aimable, ce type de représentation entre soi ne peut être entendu par une société méprisée à ce point.

1 commentaire:

  1. Pour avoir vu le spectacle dans un état de consternation croissant je ne ne peux que plussoyer.
    Quant au jeu ...

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