lundi 25 juin 2018

Napalm. Claude Lanzman.

Si le titre évoque surtout la guerre du Vietnam, dans ce film d’une heure quarante, il est question de la Corée du nord où le réalisateur de « Shoah » revient pour la troisième fois.
Il en est resté à ses premiers choix politiques quand le martyr subi par la Corée lui faisait accepter, voire chérir les pires règles staliniennes. Le récit de son histoire d’amour avec une infirmière, conté dans les plus infimes détails, prend tout son temps. Prend trop son temps : alors le narcissisme du personnage devient envahissant, venant après les images autorisées mais sans intérêt de la République Populaire et Démocratique, en ses statues monumentales, ses alignements de chars pris à l’ennemi et ses avions écrasés. De sidérantes indulgences envers le régime le plus autoritaire de la planète paraissent irrémédiablement datées, figées, comme ce très bref épisode amoureux qui mettait en danger la belle. 
Bien des œuvres plus honorables s’estompent de nos mémoires, mais ce témoignage affligeant de la déchéance d’un intellectuel de renom persiste.

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