Il en est resté à ses premiers choix politiques
quand le martyr subi par la Corée lui faisait accepter, voire chérir les pires
règles staliniennes. Le récit de son histoire d’amour avec une infirmière,
conté dans les plus infimes détails, prend tout son temps. Prend trop son
temps : alors le narcissisme du personnage devient envahissant, venant
après les images autorisées mais sans intérêt de la République Populaire et
Démocratique, en ses statues monumentales, ses alignements de chars pris à
l’ennemi et ses avions écrasés. De sidérantes indulgences envers le régime le
plus autoritaire de la planète paraissent irrémédiablement datées, figées,
comme ce très bref épisode amoureux qui mettait en danger la belle.
Bien des œuvres
plus honorables s’estompent de nos mémoires, mais ce témoignage affligeant de
la déchéance d’un intellectuel de renom persiste.
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