Je vais éviter d’attaquer la chronique de la perte de ma
mémoire en racontant aussi comment j’ai acheté des livres déjà lus, bien que le
propos de cette mise en scène du journal de Virginia Woolf encourage à «
toucher l’intime sans jamais s’avachir sur ses intimités. »
Je retiens la jubilation du jeu des comédiennes à la hauteur
de l’intensité de la recherche des mots justes de celle dont l’humour a tempéré
les désespoirs.
Son suicide, tellement marquant, est très pudiquement évoqué,
alors que tout crie dans cette vie où un arbre coupé la surprend, comme si
c’était la mort elle-même qui la sidérait.
Tout s’enchevêtre: ce qui l’entoure et l’enserre, les
paysages et les proches, et ce qui l’emplit.
La mondaine, l’amoureuse, s’émerveille d’une coiffure, d’une
robe et puis se montre indifférente, puis prospectant, submergée par la poésie,
elle quête une vérité tout à la fois indicible et passionnante à traquer.
Elle avait écrit : « un jour de pluie, peut-être, je lirai Proust comme on va au
musée. »
C’est ce que je me dis aussi.
« Il scrute le
papillonnement des nuances jusque dans leurs plus infimes composants. Il est
aussi solide qu'une corde de violon et aussi subtil que la poussière des ailes
du papillon. »
Woolf parle de l’auteur d’ « A la
recherche du temps perdu », j’aimerais parler d’elle aussi bien ; il faudrait encore que je la lise.
Cette pièce est incitative, mais je vais essayer d’échapper
à une troisième écoute… encore que cette heure ait passé agréablement, touillant
quelques unes de mes préoccupations d’écrivaillon.
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