En dernière page retraçant la carrière fulgurante de
l’octogénaire :
« La vie n'était
pas une route droite avec une perspective linéaire. Sinueuse, elle s'arrêtait,
repartait, retournait en arrière puis bondissait en avant. Le hasard, la
tragédie faisaient partie du grand dessein. Le grand dessein et le dessin,
n'était-ce pas la même chose ? La capacité à percevoir de l'ordre dans le chaos
du monde. C'était cela qui attirait David dans l'art, cela qu'il aimait tant
chez ses peintre préférés, Pierro della Francesca ou Claude le Lorrain: l'équilibre
complexe de couleurs et d'éléments opposés, la place de l'homme dans l'espace,
le sentiment qu'il n'était qu'une petite partie d'un tout. L'artiste était le
prêtre de l'Univers. »
Ces 181 pages nerveuses donnent envie de voir et revoir
toiles, gravures, décors, photographies, dessins sur IPad, fusain et
aquarelles… de l’encore vert anglais, nous aspergeant de bleu piscine
« La nature et
l’artifice n’étaient donc pas opposés, pas plus que la figure et l’abstraction,
la poésie et les graffitis, la citation et l’originalité, le jeu et la réalité.
On pouvait tout combiner. La vie comme la peinture, était une scène sur
laquelle on jouait. »
L’artiste très tôt reconnu, passe de l’Angleterre aux
Etats-Unis.
« Il n’avait pas
peur de dire ce qu’il pensait et de lancer une bombe dans le milieu des
critiques. L’art appartenait aux artistes pas aux théoriciens. Après tout il
avait toujours avancé à contre-courant »
L’homosexuel flamboyant a traversé les tragiques années
SIDA.
« La vie vous
faisait encore des cadeaux à quarante cinq ans. Il suffisait de garder l’esprit
ludique et d’oser ; oser hurler de plaisir et de peur, oser dire qu’on
aimait DisneyLand, oser manger des barbes à papa, oser suivre son envie du
moment, oser détruire son travail, oser essayer quelque chose de nouveau,
jouer, faire tout ce que les adultes ne s’autorisaient pas.»
Ce récit d’une vie pleine de péripéties, de fulgurances, de
fidélités, de trahisons, comporte quelques réflexions profondes concernant la
peinture, loin de toute solennité tant l’écriture est vive, enjouée.
« … la peinture
était l’art le plus puissant, le plus réel, parce qu’elle contenait la mémoire,
les émotions, la subjectivité, le temps, la vie. »
Il a toujours peint ce qu’il estimait important pour lui.
« Je peins ce que
je veux, quand je veux, où je veux. »
Une belle découverte d’une auteure que je ne manquerai pas
de retrouver.
Peut-être que j'aimerais mieux Catherine Cusset parlant de Hockney que Hockney lui-même...
RépondreSupprimerTout en étant profondément sensible aux paroles de Hockney pour épingler un monde qui nous apprend que grandir, c'est devenir un mort vivant, je n'aime pas Disneyland, surtout en France.
Je vais te dire pourquoi je n'aime pas Disneyland, surtout en France.
Quand j'ai appris qu'il devait y avoir un Disneyland en France, j'avais des visions de cette entreprise de... vulgarisation de l'histoire américaine, traduite en français pour nous faire apprendre, ludiquement, notre histoire française.
Que nenni... il me semble que.. Disneyland français se contente de nous coloniser avec le monde américain. Oui, j'ai dit "coloniser", car le mot me semble juste.
Je n'oublie pas non plus que ma maman chérie avait appris sa vulgarisation de Saint Paul dans l'attraction "It's a small small world" qui est devenu... notre bible universelle moderne, illustrée et animée pour lesenfants que nous rêvons de rester pendant toute notre vie, en cultivant... Disneyland.
"How have the mighty fallen", je dis. (Comme les puissants sont tombés bas.)
Comment garder une âme d'enfant sans se précipiter sur Disneyland, "that is the question"...