samedi 2 juin 2018

Bilan de faillite. Régis Debray.

Mais non, mais non ! Pas faillite, l’histoire fut si bien racontée, et le soleil en son coucher a de  si belles teintes rougeoyantes !
Régis, de 10 ans mon aîné, je me permets ces familiarités, car j’ai été attentif à ses écrits depuis si longtemps, http://blog-de-guy.blogspot.fr/2017/06/civilisation-regis-debray.html paraît donner des conseils d’orientation à son fils, mais en réalité dresse surtout un bilan de son travail d’écrivain, de conseiller, d’intellectuel, sachant que « la révolte coloniale est née autant au Boul’Mich que dans les champs de cannes », mais ne se faisant pas d’illusion sur les décisions induites par ses écrits.
« …en mai 81, l’année qui devait voir, non le passage de l’ombre à la lumière, mais l’inverse : celui de la République des financiers à celle des romanciers, soit de la lumière des spots télé à l’ombre des jeunes filles en fleurs. »
Alors littérature, sociologie ou politique ? Il plaide pour l’option scientifique :
«  Cela fait de cette population taciturne, dépourvue d’hystérie et à la vie rangée, où l’on trouve plus d’anticonformistes pour de bon que chez nos casseurs d’assiettes patentés, l’authentique aristocratie d’une société narcissisée, où chacun peaufine sa petite différence jusqu’à ressembler à tout un chacun. »
L’autre jour à France inter je l’ai trouvé bien essoufflé, mais après m’être précipité à la librairie, j’ai retrouvé avec gourmandise, son humour, sa finesse, son style qui rend son pessimisme délicieux.
Sur un blog complice un article plus complet :

1 commentaire:

  1. Régis, aurait-il vendu son âme au diable pour faire la promotion de la pensée scientifique (obsessionnelle...) CONTRE la bonne vieille hystérie dramatique et théâtrale ?
    C'est triste, car on ne s'amuse pas avec la pensée obsessionnelle. On s'emmerde devant cette rationalisation étouffante de nos existences qui ose s'autoproclamer "vérité" de nos jours, et empaille le monde devant nos yeux, après l'avoir bien tué, une bonne fois pour toutes.
    Il y a toujours eu un conflit... binaire entre hystérie et névrose obsessionnelle. Un certain bon sens oblige à reconnaître que l'être humain, homme et femme a besoin de conjuguer ces deux modes de penser, et d'être. On peut constater de nos jours que la conjugaison devient très difficile... L'époque n'est pas à l'entente cordiale.
    (Il y aurait plusieurs livres à écrire sur comment l'hystérie fut traditionnellement attachée à la personne, et à la sensibilité de la femme, alors que la névrose obsessionnelle fut tirée du côté du masculin, mais je m'en abstiendrai ici.)
    Et puis, j'ose espérer que le Verbe de Régis est encore vivant. Qu'il est fondamentalement... un littéraire. Le Verbe a besoin de défenseurs de nos jours, surtout de la part des littéraires.
    Ça s'appelle se tirer une balle dans le pied.

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