vendredi 13 mars 2015

Antiquités grecques.

Je vais éviter de relire mes leçons d’instruction civique concernant  l’abstention, car avant les élections départementales, je suis plus près de la promenade printanière, sans passer par l’isoloir, que d’apporter ma voix à ceux qui ont tant esquinté la gauche :
surtout pas à la filiale Cahuzac, ni aux braillards Poutiniens.
Les ambulances ont versé dans le fossé.
Bref, je n’irai pas plus loin sur ces chemins craignant de n’y croiser que des trains de sénateurs. Pas plus que je ne disserterai de Macron, ne sachant rien en économie, ni de Syriza, découvrant chaque jour des aspects ignorés de la politique en France ; alors la Grèce : je ne sais pas.
Par contre j’évite de m’enfouir la tête dans le sable, quand les moyens les plus modernes retrouvent le fondamentalisme le plus moyenâgeux.
Et je sais Cabu, Wolinski effacés, les petites filles explosées et les statues démolies.
Quand un enfant devient un bourreau, c’est l’enfance qui est tuée.
L’école, je connais… je connaissais, car à la faculté, désormais, il faut des rattrapages en dictées pour des étudiants en lettres modernes ! J’avais appris pour les ingénieurs, mais je crains qu’il ne soit trop tard, avec des profs en exercice, confondant « la tension » et « l’attention »sur des bulletins, nuance au cœur pensais-je de leur métier, et qui n’en ont rien à foutre de se corriger ! Comment peut-on les respecter ?
Je croyais que la gauche (la gauche ?) avait à voir avec la culture. Mais point du tout ! Elle minimise les motivations religieuses, ethniques qui expliqueraient une part des crises du monde. Les lunettes économiques en œillère ne signent pas qu’un défaut passager, mais un vice constitutif chez les princes qui nous gouvernent. Ceux-ci nourris à la com’ n’envisagent plus la complexité et préfèrent s’en prendre à Onfray, le philosophe, et asséner quelques mots outranciers pour « faire sens », croient-ils. Alors face à « apartheid » les mesures semblent dérisoires même si  par contre le terme « islamo fascisme » dit avec justesse ce qui nous sidère présentement.
Dans la réforme du collège, ils tirent l’enseignement vers l’animation et enfoncent les élèves dans une léthargie imposée par un système qui ne croit plus en lui-même.
Ah, les réseaux « sociaux » se sont déchainés, car Goldman a dit aux jeunes : «  remuez-vous ! » Comment ne pas pointer la décadence de notre société qui se perd dans des querelles qui n’en sont pas !
Alors que les élèves : «ils ont sommeil de 8 à 9, ont faim de 11 à 12 et sont excités de  16 à 17» d’après la formule ramassée d’une collègue que j’ai connue bienveillante et qui persiste à l’être. 
D’accord pas d’amalgame : il y en a aussi qui digèrent de 14h à 15h et d’autres qui sont fatigués de 8h à 17h.
La prof, elle, est debout, j’en connais aussi.
Et tant s’appliquent encore à élever les petits, se mettant à leur portée, sans s’abaisser, les écoutant sans les approuver à tous coups.
En insistant sur le mot qui se perd, « élever » : Maggiori dans Libé parlant du philosophe Jean-François Mattéi :
« Depuis l’aube grecque, toutes les connaissances linguistiques, religieuses, philosophiques, esthétiques, scientifiques, sociales, éthiques, juridiques, économiques, historiques se sont bâties de façon architectonique, sur le modèle d’une cathédrale, dont l’architecture - «non de pierre, mais de pensée» - est gouvernée par la «raison universelle» : l’humanité de l’homme, comme conscience, sujet de droit, être social, vient de ce qu’il habite au centre de ce système et en est nourri, «édifié». «Que l’on édifie le monde à partir d’un modèle scientifique, l’homme à partir d’un modèle éthique ou le citoyen à partir d’un modèle juridique, le geste d’édification a pour but d’élever la réalité de l’homme à la hauteur d’une idée, l’idée de vérité, l’idée de justice ou l’idée de bien.»
...... 
Le dessin de la semaine, je l'ai apprécié dans "Libération" .

1 commentaire:

  1. J'ai dit ailleurs, et je dirai ici que la décadence d'une civilisation est la décadence de tous, et pas seulement de ceux qui nous gouvernent.
    Et oui... le peuple, lui peut être décadent aussi..
    Et il l'est, il l'est.
    Et le peuple, c'est NOUS, qu'on soit enseignant, ingénieur, médecin, même.. président de la République qui, en république est peuple en représentant le peuple.
    Trop de personnes ne comprennent pas que nous épinglons âprement des phénomènes que nous jugeons être... de l'élitisme comme encore et toujours source de nos maux, alors que, en vérité, nous sommes en train de subir les... énormes inconvénients du système démocratique/républicain dont nous nous gargarisons du matin au soir.
    Qu'est-ce qui nous empêche de voir les inconvénients de nos... idéaux, je me le demande ?
    Il faut un sacré dose d'aveuglement pour réclamer encore plus de démocratie quand les méfaits de la démocratie nous écrasent...
    Logique.
    La démocratie est le pire système de gouvernement à l'exception de tous les autres ? Jusqu'à ce qu'on commence à être submergé par ses inconvénients...
    L'horizontalité est un des inconvénients majeurs de la démocratie.
    La verticalité, et l'élévation qui va avec, supposent une forme de hiérarchie, mot que nous conspuons de manière puérile à l'heure actuelle. La verticalité, et l'élévation supposent de reconnaître des différences, des inégalités qui sont source de tensions, d'émotions fortes, de conflits, même, au sein de la société. Mais.. l'inégalité est un moteur. De désir. De désir de savoir, de désir d'argent, et le désir.. n'est pas confortable, Guy.
    Pour que l'école marche, il faut des.. MAITRES (et malheureusement, ou heureusement, c'est selon, un "maître" n'est pas la même chose qu'une maîtresse...).
    Je crois que j'ai assez dit, là, même avec cette dernière phrase qui permet de percevoir beaucoup de choses.

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