227 pages de BD et 60 de postface, appendices et notes
diverses, bibliographie : c’est que l’auteur est minutieux et d’une honnêteté froide qui donne à ce récit entomologique
une originalité et une force certaine avec un humour distancié bien présent.
Récit autobiographique sans bienveillance où le visage des
femmes rencontrées n’apparait jamais, par respect, sans aller contre la
précision clinique des dessins en noir et blanc.
Les affects sont éloignés, mais on suit avec intérêt l’évolution
de l’homme, ses questionnements : allant de sa peur de l’arnaque à la
notation sur les sites internet naissants au Canada.
Même ses plaisirs sont maitrisés, et le regard sans
complaisance de ses amis permet d’élargir une réflexion concernant la violence,
le trafic d'êtres humains, la présence de l'argent dans les relations, voire la
fiscalité.
« - L’amour et
l’occident de Denis de Rougemont.
- C’est bien ?
C’est intéressant. La poésie romantique n’est devenue populaire qu’au XII°
siècle.
Ça a commencé quand
les troubadours du sud de la
France se sont mis à écrire et à chanter des chansons d’amour.
A peu près au même
moment, toujours dans le sud de la
France, l’église catholique éradiquait la religion cathare.
- Ah la croisade des
Albigeois.
- Rougemont pense que
ces deux choses sont liées.
Il pense que certains
cathares sont devenus clandestins…que les troubadours étaient des cathares
résistants.
Quand les troubadours
chantaient une chanson à la gloire d’une femme cela symbolisait leur amour pour
le divin. »
Des annexes documentées venant après la relation des ses
relations sans drame, peut apporter des arguments aux anti abolitionnistes dont
aucun n’a pu résister pourtant à la question :
« Et si votre fille devenait prostituée ? »
Tiens, Guy, tu as trouvé un ton un peu... clinique ? pour raconter cette lecture.
RépondreSupprimerMoi, j'ai été formée pour être clinicienne, tu sais...
J'en suis sortie, pour le salut de mon âme. (Je n'aime plus trop lire les récits cliniques, qu'ils soient l'"oeuvre" de spy en tous genres, ou de soi disant romanciers, d'ailleurs.)
Je ne parviens pas à comprendre la fascination des Français.. pour les Cathares, quand on sait combien ceux-ci chiaient sur le sexe, et la procréation.
Je soupçonne que la grande fascination émane de percevoir une révolte contre l'Eglise, et on sait ce que ÇA vaut dans le pays de la Révolution...
Pourquoi on ne parvient pas à nouer le sexe, le désir ET la tendresse, en les faisant porter sur la même personne, à des moments différents ?
En passant, j'imagine que la prostitution peut être bien autre chose que ce que M et/ou Mme Tout le Monde Bourgeois (les gens issus de l'université sont des bourgeois, je crois, dans l'ensemble...) fantasment sur la chose.
Je dis bien "peut".
Dans le monde dans lequel on vit en ce moment, les repères sont tellement brouillés qu'on pourrait qualifier de prostitution tout acte sexuel où un petit brin d'intérêt pourrait être perçu.
Ah... la grâce.
Sa liaison obscène avec le sacrifice fait froid dans le dos...