lundi 9 mars 2015

Les merveilles. Alice Rohrwacher.

Parce que je craignais une chronique « miel  toutes fleurs » trop sucrée, j’ai été séduit, surpris par ce film italien qui traite de la vie d’une tribu familiale dans la pauvreté, dont les bonheurs n’en ont que plus de prix. « Tout ne s’achète pas »
Les « merveilles » c’est boire un rayon de soleil dans une grange poussiéreuse, piquer une tête dans  l’eau en été, rebondir sur un sommier qui sert à dormir à la belle étoile, sauter dans les flaques, rêver, danser…
Les « merveilles » ne sont surtout pas celles d’une émission de télévision titrée « Au pays des merveilles » qui tranche par son artificialité tonitruante avec le quotidien rude, parfois violent,  d’une communauté au travail.
Les filles aident un père bio débordé, à récolter le miel, ressource principale de la maison. On pourrait y voir de l’exploitation d’enfants, d’autant plus qu’un garçon prédélinquant et mutique est confié à cette famille persistant  à vivre dans les utopies des années soixante non pas en Californie mais dans les cours boueuses de l’Ombrie. 
Le baba n’est pas cool et l’apiculteur plutôt unhappy.
Un chameau, cadeau incongru, démesuré, poétique est offert à l’ainée, baptisée Gelsomina comme Giulietta Masina dans « La strada ». Cette préadolescente forte et douce, filmée avec sensibilité, est émouvante. Aimée, elle est un vecteur d’espoir, elle saura s’émanciper sans briser. Ses ainés auront pâti d’une campagne qui ne parait plus qu’en tant que cartes postales, genre guère usité désormais.  

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