A 8h 30, heure prévue, le nouveau chauffeur,
Hossein nous attend et nous embarque pour le petit déjeuner dans une petite
ville aux alentours. Son minibus plus vaste, plus moderne nous transporte
jusqu’à Tabriz dans le confort, à
travers « un plateau monotone et agricole » avec toujours des
constructions neuves édifiées dans des lieux improbables.
Hossein connait bien Tabriz, ville intellectuelle et
étudiante, il garde un grand sang froid et une maitrise parfaite de la conduite
dans une circulation intense, et nous lâche à proximité du bazar.
Très grand,
celui-ci est organisé en quartiers spécialisés dont nous ne voyons que celui
des tapis.
Ce que l’on appelle tapis, ce sont des sortes de tableaux en
soie ou en laine, reproduisant des peintures anciennes demandant sans doute un
grand savoir faire, souvent d’un goût qui n’est pas le nôtre.
Les porte-faix
lancent leur : « Yala, Yala » en tirant leurs carrioles
surchargées.
Nous retrouvons l’ambiance de marchés couverts, mais je dois
commencer à devenir blasée et le trouve moins attrayant que les précédents,
bien que ce soit le plus long du monde, et qu’il contienne des caravansérails.
Cela provient sans doute du plafond
vouté trop neuf, restauré après un tremblement de terre.
Halleh nous déniche un restaurant populaire bondé où les
familles s’installent côte à côte sur de longues tables à peine séparées par
des chaises coincées dos à dos.
Il ne désemplit pas bien qu’on approche de 15h. Les serveurs disposent un bol de soupe à la
tomate devant chacun puis apportent le riz kebab, plat de résistance. Nous
sortons du bazar, Hossein nous attend en double file et nous partons vers Kandovan dans la clim’ appréciée du van. Nous avons
tendance à nous assoupir, c’est l’arrêt du véhicule qui nous ramène à la
réalité.
De l’autre côté de la route, des entrées souterraines se devinent dans
la pente grâce à des murets de pierres qui consolident ainsi les bords aériens
de constructions troglodytes très anciennes
et récemment découvertes par un berger. Certaines excavations étaient
réservées pour les bêtes, d’autres pour les hommes, à l’abri des regards des
envahisseurs (Moghols ?) et sans doute elles ne sont pas toutes dégagées
de la terre. Malheureusement des visiteurs ont laissé des détritus comme sur
toute aire proche des routes, ce qui donne un air d’abandon et décourage notre
intérêt.
D’un coup de voiture rapide, nous approchons de la "petite
Cappadoce" et ses cheminées investies par les habitants de Kandovan. Hossein
nous dépose avec les bagages sur la route pavée au bas du village de Schtroumpfs
et s’en retourne vers Tabriz.
Il nous faut grimper la rue cassée de rudes
escaliers, chargées comme des mules, et si un jeune ne m’avait aidée tout comme
ma camarade, jamais nous n’aurions atteint la « suite » haut perchée,
creusée dans le tuf. La grotte fraîche et sentant le soufre est équipée pour 4
personnes mais assez grande pour en coucher deux de plus par terre.
Elle est
dotée d’une salle de douche, d’un WC, d’une cuisinière et d’un frigo vétuste. Après un petit café
servi dans six verres neufs portant encore leur étiquette, nous explorons le
village pittoresque au milieu de nombreux touristes iraniens. Des boutiques de
souvenirs tous semblables, sont installées dans les caves troglodytes. Les
femmes s’activent, distillant du thym et
proposant du miel, ou de la confiture de raisin spécialité d’ici.
Nous prenons notre repas du soir en bas du village de
l’autre côté du cours d’eau sur des divans en plein air. Les touristes
profitent de leurs congés ; il y a encore du monde. Pour résoudre les
problèmes de stationnement le lit de la rivière sert de parking. Avant de se
coucher, une petite glace au safran et au chocolat et nous gagnons notre nid d’aigle pour organiser notre
dortoir.
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