mercredi 4 mars 2015

Iran 2014 # J 19. Sareyen/ Kandovan.

A 8h 30, heure prévue, le nouveau chauffeur, Hossein nous attend et nous embarque pour le petit déjeuner dans une petite ville aux alentours. Son minibus plus vaste, plus moderne nous transporte jusqu’à Tabriz dans le confort, à travers « un plateau monotone et agricole » avec toujours des constructions neuves édifiées dans des lieux improbables.
Hossein connait bien Tabriz, ville intellectuelle et étudiante, il garde un grand sang froid et une maitrise parfaite de la conduite dans une circulation intense, et nous lâche à proximité du bazar.
Très grand, celui-ci est organisé en quartiers spécialisés dont nous ne voyons que celui des tapis.
Ce que l’on appelle tapis, ce sont des sortes de tableaux en soie ou en laine, reproduisant des peintures anciennes demandant sans doute un grand savoir faire, souvent d’un goût qui n’est pas le nôtre.
Les porte-faix lancent leur : « Yala, Yala » en tirant leurs carrioles surchargées.
Nous retrouvons l’ambiance de marchés couverts, mais je dois commencer à devenir blasée et le trouve moins attrayant que les précédents, bien que ce soit le plus long du monde, et qu’il contienne des caravansérails. 
Cela provient  sans doute du plafond vouté trop neuf, restauré après un tremblement de terre.
Halleh nous déniche un restaurant populaire bondé où les familles s’installent côte à côte sur de longues tables à peine séparées par des chaises coincées dos à dos.
Il ne désemplit pas bien qu’on approche de 15h. Les serveurs disposent un bol de soupe à la tomate devant chacun puis apportent le riz kebab, plat de résistance. Nous sortons du bazar, Hossein nous attend en double file et nous partons vers Kandovan  dans la clim’ appréciée du van. Nous avons tendance à nous assoupir, c’est l’arrêt du véhicule qui nous ramène à la réalité.
De l’autre côté de la route, des entrées souterraines se devinent dans la pente grâce à des murets de pierres qui consolident ainsi les bords aériens de constructions troglodytes très anciennes  et récemment découvertes par un berger. Certaines excavations étaient réservées pour les bêtes, d’autres pour les hommes, à l’abri des regards des envahisseurs (Moghols ?) et sans doute elles ne sont pas toutes dégagées de la terre. Malheureusement des visiteurs ont laissé des détritus comme sur toute aire proche des routes, ce qui donne un air d’abandon et décourage notre intérêt.
D’un coup de voiture rapide, nous approchons de la "petite Cappadoce" et ses cheminées investies par les habitants de Kandovan. Hossein nous dépose avec les bagages sur la route pavée au bas du village de Schtroumpfs et s’en retourne vers Tabriz.
Il nous faut grimper la rue cassée de rudes escaliers, chargées comme des mules, et si un jeune ne m’avait aidée tout comme ma camarade, jamais nous n’aurions atteint la « suite » haut perchée, creusée dans le tuf. La grotte fraîche et sentant le soufre est équipée pour 4 personnes mais assez grande pour en coucher deux de plus par terre. 
Elle est dotée d’une salle de douche, d’un WC, d’une cuisinière  et d’un frigo vétuste. Après un petit café servi dans six verres neufs portant encore leur étiquette, nous explorons le village pittoresque au milieu de nombreux touristes iraniens. Des boutiques de souvenirs tous semblables, sont installées dans les caves troglodytes. Les femmes s’activent, distillant  du thym et proposant du miel, ou de la confiture de raisin spécialité d’ici.
Nous prenons notre repas du soir en bas du village de l’autre côté du cours d’eau sur des divans en plein air. Les touristes profitent de leurs congés ; il y a encore du monde. Pour résoudre les problèmes de stationnement le lit de la rivière sert de parking. Avant de se coucher, une petite glace au safran et au chocolat et nous gagnons  notre nid d’aigle pour organiser notre dortoir. 
D'après les notes de voyage de Michèle Chassigneux.

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