« Il passe son
temps dans son lit, à travailler et à respirer les fumigations pour son
asthme...En-dehors de la cuisine, ne fais surtout aucun bruit. Il ne supporte rien... Il
a fait tapisser les murs de sa chambre avec des panneaux de liège. »
Les milieux sociaux sont aux antipodes, mais ces 115 pages sveltes
bien documentées témoignent que des personnes qui se respectent peuvent faire
mieux que cohabiter.
Le sous-titre : « Bien sûr monsieur Proust »
pourrait laisser croire à une contrainte aliénante alors qu’avec légèreté est
contée l’évolution de leur relation dans un rapport maître- servante décrit
avec subtilité.
La jeune fille tellement dépaysée en milieu parisien
« reste à sa place » mais joue un rôle essentiel pour satisfaire les
manies de l’écrivain tellement fragile qu’elle admire sans s’oublier.
« Être avec lui,
l'écouter, lui parler, le regarder travailler, l'aider dans la mesure de mes moyens...
C'était comme de se promener dans une campagne où il y a partout de nouvelles
sources qui jaillissent... »
Le scénario habile met en scène deux antiquaires venus chez
« la gouvernante » maintenant âgée auprès de son mari ancien
chauffeur qui l’avait fait entrer au service de l’auteur d’ « A la
recherche ».
Les dessins simples et aériens décrivent l’époque avec ce
qu’il faut de personnalité rêveuse, alliant originalité et fidélité pour
évoquer un autre siècle.