En « présentiel », bien que le mot rebute tout le monde,
le conférencier devant les amis du musée de Grenoble avec le « Portrait
de Catharina Hooft et sa nourrice » de Frans Hals,
le maître du noir, entame le dernier volet du cycle consacré à l’image de la
femme dans l’art.
Présente dans l’entourage des enfants, la nourrice était
employée pour deux ans, à domicile chez les aristocrates ou chez elle pour les
bourgeois. Les travaux d’aiguille, apanage des femmes vertueuses, ont fait
partie de l’éducation de la Vierge. « La dentelière » de Vermeer
et ses points lumineux provenant de la camera obscura qu’il utilisait, une de
ses dernières œuvres de petit format (21X24), fait dire à Renoir que c’est « Le plus beau tableau du
Louvre ». « La cuisinière » de Gabriel Metsu, digne et sérieuse,
dont les harmonies de bleu et jaune plaisaient tant à Van Gogh, parait moins piquante que « La
femme versant de l’eau dans un récipient » de Gerrit Dou, traitée de manière
fine par l’élève de Rembrandt, lui, plutôt adepte de manière plus brute.La lavandière, dépêchée dans les demeures patriciennes, souvent associée à la pauvreté, ne faisait
pas partie de la maisonnée. « La
Blanchisseuse » de Jean-Siméon
Chardincomme la « Laveuse de vaisselle » de
l’italien Crespi
qui peint à la manière hollandaise du siècle précédent.Bien des artistes
ont illustré les travaux des champs. « Les
cribleuses de blé » de Courbet idéalisant la campagne, résument en
trois étapes les progrès des techniques.
La vendeuse ne fait pas commerce de ses productions comme
les paysannes sur les marchés dans l'« Enseigne de Gersaint », dernier tableau d’Antoine Watteau. La jeunesse se mire dans
le miroir et le couple plus âgé a des intérêts
divergents, quant à Louis XIV, il finit en caisse.« La maîtresse d’école » de Chardin est plus efficace que le
couple officiant dans « Une école pour garçons et
filles » de Jan Steen.Francis Dodd rend hommage à une courte
expérience dans les métiers du soin où le personnel était exclusivement féminin. « Operation
at the Military Hospital, Endell Street »Avec le développement des services, de nouvelles professions
voient le jour, et la secrétaire devient un archétype : « La
nuit au bureau » Edward Hopper.Les hommes se plaignaient que les femmes faisaient baisser
les salaires.
« La petite brasserie » du peintre suédois Anders Zorn.« Les fileuses de lin » Max Liebermann.« Ruby Loftus vissant un manchon de culasse »Laura Knight « Ouvrières de l’usine Ouralmach » Iouri Pimenov.Le travail à domicile est si mal payé ; reste la
prière,
« Pour qu'un court moment, le chant de la chemise » d’Anna Blunden.Petit à petit, il devient admis cependant que la femme
puisse se cultiver,
sans prétendre toutefois devenir érudite :
« Mademoiselle
Ferrand méditant sur Newton » de Maurice-Quentin
de La Tour. Sous le buste de Voltaire se déroule « Une soirée chez Madame Geoffrin » par Gabriel Lemonnier, tableau commandé par Joséphine, autre
salonnière, pour la Malmaison.« Portrait d'Antoine Lavoisier et de sa
femme » par Jacques-Louis David
« La République
n’a pas besoin de savants, ni de chimistes »
Le foyer de l’Opéra était interdit aux femmes (légitimes)
mais pas aux hommes.
Le monde du spectacle du XIX° ne peut se passer du regard
de Degas
et de Lautrec
« Portrait de Mademoiselle Chanel » de Marie Laurencin
qui entre autres aventures
eut un coup de foudre pour la mère de Benoîte
Groult, elle aussi styliste.« Liz » a eu bien plus que son quart d’heure de
célébrité prophétisé par Warhol, et de toutes façons :
« Quand une femme
veut réellement monter au sommet de l'art international, elle y arrive. J'en
suis la preuve vivante ! » Niki de Saint
Phalle