La 52 ° édition n’a pu se tenir l’an dernier; elle s'est déroulée cette année comme naguère en juillet mais certains lieux d’exposition étaient déjà
fermés au moment de la féria du riz à la mi-septembre.
Nous avons pu renouer avec la ville qui nous émerveille à
chaque visite en nous laissant à chaque fois des espoirs de découvertes
prochaines.
Heureusement que la vérité des images supplante les mots à
la mode, en particulier ceux du nouveau directeur des « Rencontres » issu du milieu de l’art contemporain comme une brève citation permet de le
deviner : « penser l’écologie
du festival comme sujet majeur, la réécriture de l’histoire post coloniale, la
question des femmes photographes et de la représentation du corps noir. »
Et quand il choisit une terne photo, et brode :
bien d’autres commentaires pourraient
orner les montages simples, efficaces de Girma Berta, s’imposant sans
baratin, dans "Le jardin des voyageurs" où le répulsif
à moustiques est de rigueur.J’ai préféré des vues inédites de grandes villes africaines
ou l’exposition de
numéros de la revue de la revue « Neuf » créée par Robert Delpire pourtant un
acteur majeur de l’édition
photographique.
Accoutumé aux utilisations judicieuses de
lieux parfois grandioses, l’hommage rendu à "Jazz magazine" m’a semblé trop
touffu pour l’amateur mal éclairé que je suis.
De la douleur sourd dans « les Echos
système » puisqu’il est question de décolonisation, de migrations à la
fondation Manuel Rivera-Ortiz, mais transparait aussi dans la
recherche de la masculinité des années 60 à nos jours.
J’ai choisi un collage en entête pour illustrer la diversité
des points de vue, il aurait pu être de Charlotte Perriand qui en composa de
gigantesques à la mesure des espoirs des années 30, ou célébrer la beauté,
valeur oubliée, comme les eaux au plafond de la chapelle de la Charité.Si les informations à propos du soulèvement populaire au Soudan
en 2019 étaient utiles,la rétrospective de Sabine Weiss figure pour moi un sommet :
à 97 ans elle se revendique comme artisan. Elle a gagné sa vie dans le « chic »
et la reconnaissance d’une appartenance à la photographie humaniste de Doisneau
avec ses « morveux » de la rue. La familière de New York ne se disait
pas « Street artist ». Il y avait
bien dans ses planches contacts de quoi faire une affiche pour partager son bonheur: « j’ai aimé ma vie, mon mari, les
gens, mon métier »,
plutôt que la lettre envahissante de cette année
avec homme vacant, souffrant théâtralement sur fond désertique flou.