samedi 5 septembre 2020

Une très légère oscillation. Sylvain Tesson.

L’écrivain en vogue a rassemblé les pages de son journal écrit entre 2014 et 2017 sous un titre marquant une certaine incertitude, alors qu’il est costaud, le bougre, dans une introduction prometteuse : 
« Un journal intime est une entreprise de lutte contre le désordre. Sans  lui, comment contenir les hoquets de l'existence ? Toute vie est une  convulsion : une semaine se passe au soleil, une autre dans l'ombre, un  mois dans la paix, un autre sur la crête. » 
Au cours de ces 200 pages qui se lisent facilement, je suis passé par des sentiments divers : j’ai préféré ses découvertes littéraires ou ces descriptions de paysages
«  L’isba s’élève au bord de l’eau. La nuit, la clarté de la lune allaite le lac » 
à ses aphorismes parmi lesquels il convient de faire le tri:
« maquiller de grands mots ses petites pensées ».
J’allais affirmer qu’il n’a pas l’humour toujours léger, et pourtant j’ai apprécié cette blague soviétique:
« Un pessimiste dit : « ça ne peut pas être pire », l’optimiste lui répond : «  Mais si ! » 
Quand on estime que des écrits ou des films ont pris un coup de vieux, on vise à affirmer notre adhésion à la mode actuelle tout en fustigeant nos mémoires courtes, c'est qu'en ces années là, Kurdes et chrétiens d’Orient n’étaient pas oubliés, alors que la terreur islamiste venait jusque sous nos fenêtres. 
L’auteur qui  aime fustiger la modernité illustre son propos avec quelques sourates violentes. Elles viennent appuyer Claude Lévi-Strauss affirmant qu'il n'y a pas d'Islam modéré.
La puissance de son écriture s’éparpille dans ce genre bloc notes écrit en fin de journée, aux allures variées. Il s’amuse à inventer des devises à trois termes et aime ranimer des mots oubliés : "belliqueux" et "mahométans": 
« Lire un livre unique, appliquer la lettre, brûler tout le reste. »
 La sienne : 
«  Fuir dans la montagne, dormir dans les bois, lire peut-être ? »

 

1 commentaire:

  1. Je comprends bien le "fuir dans la montagne, y dormir la nuit, lire peut-être". Je le pratique même.
    Je trouve qu'il y a de l'avenir dans la fuite.
    Et il y en a marre des gens sérieux en culotte et cheveux ras qui nous sermonnent avec leurs bonnes intentions en nous disant que "c'est pas bien"...
    Il faut de tous pour faire un monde.
    Pour les films, c'est rare que je les trouve démodés. Il n'y a que "Camelot" dernièrement que j'ai commencé à regarder et qui m'a mis mal à l'aise. Mais je suis bon public.

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