La citation est d e Victor Hugo, maître en tempête.
Me trouvant, dans la période, bien sec, dans l’océan des bons mots, j’ai
recopié le suisse Maurice Chappaz cité également dans Libé : « l’encre est la partie imaginaire du sang ».
Je vais chercher des phrases qui poétisent pour apaiser les
blessures que nous infligea un chirurgien esthétique et le tourbillon de journaux pris d'un zèle soudain, jusqu'à en perdre la
tête.
Cahuzac, Nucci, Besson, Kouchner, Guérini, Kucheida, Pelat,
Bousquet, Dumas…
Je recopie quelques mots : « Cloud » apparu
récemment, il s’agit de « Cloud
computing », j’y vois un nuage de plus : celui de tant de mots devenus
particules (élémentaires), ayant perdu leur sens, indistincts dans une
multitude informe.
De plus j’attrape le plus anodin des signes de nos temps
grognons : les équipes de foot mais aussi de rugby ne créent plus guère de
passions positives.
Nous, français, nous ne nous aimons guère. Hollande est en
train de rejoindre Michalak et Benzéma sur le banc des boucs émissaires où la
raison est hors jeu.
Des groupes humains sont plus gravement désignés comme
coupables par de noires passions où une part d’envie étouffe toute fraternité:
nous n’avons pas la force de la foi des musulmans, ni l’énergie au travail des
Chinois.
Quand je lisais que les défections se multipliaient dans les
cabinets ministériels, il en est de querelles de pouvoirs, de personnalités, mais
aussi d’un amoindrissement du sentiment de l’intérêt public. Alors que la
pédagogie est appelée en recours de toutes les causes, quelle est la
responsabilité de l’école dans ce délitement
de notre moral, de notre morale ?
Quand des parents relaient en conseil de classe une demande
d’élèves pour avoir moins de contrôles sur les connaissances, cela frappe moins
que le poignard qui sort habituellement des
cartables, mais nous pouvons nous interroger.
Les anecdotes nous submergent, elles insistent sur la
distance entre des expériences les plus banales et les discours de plus en plus
lointains et peu fiables des experts.
Lorsque nous prenons connaissance de compte rendus de faits
que nous avons vécus de près par de paresseux journalistes, nous apprenons la
prudence.
Les prescriptions des savants autoproclamés tombent dans le
vide : toute « refondation » au nom des principes les plus
nobles nous laissent de glace.
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Dessin du Canard de la semaine dernière :