L'amendement concernant l'élargissement de l'impôt de
solidarité sur la fortune aux œuvres d'art d'une valeur supérieure à 50 000
€uros.a été démonté avant même d’avoir été discuté.
Libé mon journal, la radio,
le maire de Grenoble, et tant de conservateurs-on dit comme ça- de musées s’y
sont opposés, et le premier ministre
lui-même s’est montré ferme sur ce coup, pour ne rien changer.
Cette unanimité m’effraie quand sont convoqués les
jeunes artistes dans le même show room que les galeristes, le patrimoine confondu
avec la création : l’art ne valant que par ses marchands.
Koons était trader.
Depuis les pigeons, tout bruissement d’aile fait rentrer
sous terre les pusillanimes gouvernants qui gouvernent si peu : la pensée
unique de la corporation journalistique qui se tient par ailleurs
devant sa niche intouchable donne le cap : taxez la bière, il n’y
en aura guère dans les vernissages !
Alors que s’approche l’hiver, quelque artiste épatera la
galerie sur la situation de quelques pauvres, des actions de charité pour que
les gueux dégagent de sous nos yeux se dérouleront dans les galeries marchandes.
Les officines chargées de lutter contre la solidarité pourront toujours afficher :
« L’acquisition
et la détention d’objets d’art, de collection ou d’antiquité peut constituer
une excellente façon d’optimiser sa fiscalité patrimoniale. »
Mon optimisme à voir changer l’ordre des choses en prend un
coup.
J’ai beau savoir que les branchages exposés dans un giga
galerie qui vient de s’ouvrir en banlieue parisienne n’auraient pu servir sous
aucune marmite sahélienne, les sommes indécentes qui se baladent dans ces
cercles donnent le tournis.
Peut être que cet impôt aurait été contre productif, mais
mes footeux bien aimés, mes toiles bienfaisantes ne peuvent-ils contribuer à l’entraide ?
Je m’en vais de ce pas feuilleter un album de photos
anciennes, est ce que j’aurai le cœur de
reprendre la liste des promesses d’une fiscalité plus équitable, je vais ramasser des noix…
Je n’ouvrirai pas une soupe Campbell, je vais éplucher une
poireau-pomme de terre.
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