Je me souviens de mon enthousiasme modéré alors que
l’apparition de Paul Van Haver , tellement fulgurante, fut saluée de toutes parts
Dans l’océan des propositions musicales qui mesurent mon obsolescence, je me raccroche à quelques célébrités, surtout quand Booba nous appâte avec une déclaration choquante envers l'auteur interprète belge :
« on s’en bat les
couilles de ta vie, tu nous sers à quoi… »
Le triste devient attractif, même si quelques
formules de « La solassitude » sonnent
le creux :
« Le célibat me
fait souffrir de solitude
La vie de couple me fait
souffrir de lassitude »
ou que le « caca » mesure la qualité
d’une « Bonne journée »
ou d’une « Mauvaise journée » :
« Une bonne journée
de merde »
et marque la condition de parents : « C’est
que du bonheur »
« Tu verras c’est
d’la joie
Y a les couches et les
odeurs
Y a les vomis les cacas
et puis tout le reste » (bis)
Il attrape bien les mots de l’heure et se
défend : « Invaincu » :
« Tu crois que tu vas m’la mettre
Même pas en rêve p’tite
putain »
et rend un bel hommage aux putes dans « Fils
de joie » :
« Ils te
déshumanisent
C’est plus facile
Les mêmes te courtisent ».
Il respecte ceux qui n’ont pas de « Santé »:
« Célébrons ceux
qui n’célèbrent pas ».
Mais quand il demande « Riez », la
musique guillerette soulignerait plutôt la profondeur d’une tristesse qui ne
croit pas à son rêve :
« … d’avoir la
piscine et la villa quatre façades ».
« Pas vraiment » commence avec :
« Qu’est ce qu’on
est beau sur la photo »
et se termine :
« Oui toi et moi on
devrait s’arrêter là »
« Mon amour » est teinté d’humour :
« Pourquoi tu t’en vas,
c’était la dernière fois
C’était juste un coup d’un soir »
Alors que de bonne volonté, il ne manque pas dans
la « Déclaration » :
« Mais il faudrait
surtout pas que madame porte la culotte
Même si la charge
mentale on sait bien qui la porte »
Son histoire personnelle a touché des milliers de solitaires
qui veulent en finir,
par ses mots élémentaires : « L’enfer ».
« Est-ce qu’y a que
moi qui ai la télé ?
Et la chaine
culpabilité ?
Mais faut bien se
changer les idées
Pas trop quand
même »