Sur le territoire de la commune de Passy qui s’élève de 500 à 3000 m, sur le plateau d’Assy, une église a été inaugurée dans les années 50, elle recèle des œuvres de plusieurs artistes qui incarnaient la modernité d’alors.
Le premier et mon préféré à été Rouault qui déjà sur ses toiles forme des vitraux, ici il donne au verre les vibrations de la peinture.
Matisse est là, toujours vivant, libre, délié, et si Bonnard m’a déçu avec un support qui ne lui a pas convenu; dans leur candeur, les vitraux de Chagall sont à leur place au baptistère .
Le Christ de Germaine Richier fit scandale car il représente une charogne dépourvue d’espérance. Il est revenu à sa place, mais j’en connais quelques uns de plus beaux, de plus forts.
Au fronton de l’église, la mosaïque monumentale de Léger, disparaît derrière des piliers massifs en pierres en bossage dont les formes appuyées se répètent.
L’ensemble manque de cohérence en juxtaposant les œuvres: le plafond évoque des territoires océaniens sous un toit savoyard, et les tapisseries de Lurçat ont certes de l’originalité mais sont posées sans symétrie, ni rythme dans le chœur.
A cette église de Notre Dame de Toute Grace, j’ai préféré bien des chapelles modestes avec des retables foisonnants. La démarche de ceux qui ont conçu cet édifice pour les nombreux tuberculeux qui étaient soignés dans les sanatoriums alentours qui comptèrent jusqu’à 2000 lits, était louable.
Mais il arrive que dans les églises aussi la modernité se démode.
merci de "résurrrrrectionner" cette église que j'ai visitée en mon adolescence.
RépondreSupprimerL'art sacré a pour première mission, il me semble de désacraliser c'est à dire de combattre les idolâtries.L'idolâtrie, selon moi, c'est se déshumaniser au profit de valeurs contestables. Cela me fait penser au "Veau d'or" un symbole bien d'actualité. La Marie- Madeleine de Rouault a été ma compagne de chambre du temps de ma prime jeunesse.