samedi 27 septembre 2025

Le grand secret. René Barjavel.

Comme ma culture en science-fiction s’approche pour moi du vide sidéral, il était temps que j’aborde cet auteur réputé dans le genre, recommandé dans les lycées.
Les thèmes abordés dans les années 70 : l’équilibre des puissances mondiales, la guerre des générations… sont toujours d’actualité. Bien que quelques procédés d’avant l’ADN et l’intelligence artificielle aient pris la poussière, ces 343 pages bien ficelées sont intéressantes.
L’élégance datée du style me convient.
« Jeanne et Roland combinèrent une escapade de cinq jours, juste le temps d’aller, tout près en Normandie, voir éclater les arbres ronds de fleurs, et jaillir de la terre la foule de l’herbe nouvelle drue, émerveillée de pâquerettes, si pressée d’atteindre le ciel avant l’hiver. »
L’amour, moteur narratif, se doit d’être intense et variable: 
«Tout à coup, j’étais nue, écorchée de toi, saignante de toute ma chair comme une bête accrochée au croc de l’abattoir. » 
Voire tendrement osé : 
« Elle se mit à rire doucement avec tendresse et reconnaissance, en regardant le sexe endormi. Il avait l’air, dans un nid de mousse, d’un oiseau épuisé à couver des œufs trop gros pour lui. »
L’ambiance initiale très « peace and love » aux couleurs pastel d’un territoire ignorant la mort tranche avec les paysages noircis d’après l’apocalypse de romans plus contemporains.
Cette utopie de la vie éternelle pose quelques problèmes à De Gaulle, Khrouchtchev et Kennedy… tout en permettant au lecteur de poursuivre la conversation à propos de la démographie, de l’avortement, de la vie, de la mort, de la liberté 
Une uchronie : « Récit d'évènements fictifs à partir d'un point de départ historique. »

1 commentaire:

  1. Ça m'intéresse beaucoup. Je vais le chercher. Merci. Je ne lis quasiment que les vieux livres maintenant. Cela me désole de constater à quel point le Français me semble très pressé d'oublier.... son français.

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