« Le Léviathan
est un monstre colossal, dragon, serpent et crocodile,
dont la forme n'est pas
précisée ;
il peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant
capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie,
sinon d'anéantir le monde. »
Wikipédia
Au moment où l’extrême droite se déchaine contre les juges,
un spectacle mettant en question la justice excite la curiosité.
Mais le mélange des genres, les affèteries de mise en scène
brouillent le propos bien que le voile qui respire au plafond soit poétique.
Il est question de comparution immédiate dans le palais de
Thémis tenant en son poing un glaive, une arme de catégorie D pourtant interdite dans l’espace public.
« Le Canard enchainé », en se contentant de
décrire les audiences expéditives, en a relevé pendant des années toute
l’injustice.
Un ouvrier a conduit une moto sans permis et sans casque,
Un ouvrier a conduit une moto sans permis et sans casque,
un SDF a insulté une policière,
une mère a volé des vêtements pour sa petite fille dont le père violeur a la
garde.
Dans un lieu qui a
justement à voir du côté de la théâtralité, les situations des prévenus n’ayant blessé personne sont tellement caricaturées qu’elles perdent de leur force.
Juge et avocats aux mouvements de pantins s’agitent et crient. Un cheval arrive sur scène comme un chien dans un jeu de quilles et mange quelques pages du code
pénal.
La plaidoirie en faveur d’une justice réparatrice peut s'entendre, prononcée par le seul acteur
à la belle voix, sans bas sur le
visage, ni allure de marionnette. Une brève apparition d’un surveillant
de prison filmé en vidéo, nous a surpris
par son naturel, son humanité.
Le jeu avec le silence final est bienvenu.
Autant le choix des marionnettes était judicieux dans une
pièce d’Ibsen pour traiter de l’incommunicabilité, autant cette déshumanisation
des travailleurs de la justice me parait contestable en s’invitant dans le
grand carnaval où, Trump, le fou devenu roi, fait exploser toutes les valeurs
en s’attaquant en premier lieu à la justice.
Et pour le spectacle de la justice sur la scène... du Palais de Justice, je me contenterai d'évoquer mon passage éclair du côté de la justice pour mineurs le jour où, pour récupérer un document, je m'y suis présentée dans un lieu avec des affiches de films Disney au mur, des avocat(e)s en ballerine en grande majorité. Athéna et les Erinyes (voire, le Seigneur) étaient si loin que je me suis demandée ce que les jeunes pouvaient y voir comme lieu structurant et tutélaire.
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