Il est souvent difficile de ne pas être déçu par une pièce
précédée de très bonnes appréciations, eh bien cette heure trop courte est
à la hauteur des compliments.
Le journal de salle annonce, modeste:
« partons à la
rencontre des vieux »
Et avec justesse :
« Faire face au
vieillissement, c’est d’une part affronter le regard social
et d’autre part
observer son corps usé qui altère jour après jour l’autonomie ».
Qui pourrait prétendre déballer tous les secrets ?
« Moi je veux bien
tout vous raconter, mais je ne voudrais pas que mes enfants le sachent.
Ils pensent que c’est
fini pour moi depuis un moment… »
Les acteurs amateurs cabotinent un peu devant un public qui comportait moins
de vieux que d’habitude m’a-t-il semblé, mais le boomer est prêt à tout leur pardonner
tant ils sont frais.
Le récit de leurs amours anciennes ou actuelles avec la
présence d’une aide soignante en EHPAD jouée par une comédienne surprenante,
passe du rire au drame, tout en posant quelques bonnes questions sur nos
relations avec nos ancêtres et nos enfants et sur la représentation théâtrale.
Ce moment éclatant de sincérité, bien documenté, dose avec
finesse pudeur et crudité, spontanéité et écriture, humour et gravité.
Sur le
dance floor, le désir de vivre peut s’exprimer à proximité d’une urne funéraire.
"Sur le dance floor, le désir de vivre peut s'exprimer à proximité d'une urne funéraire." Quoi de plus... normal, quand même ? Mais pas "normal", tant la mort nous choque et la perspective de la mort nous... traumatise, pour beaucoup d'entre nous.
RépondreSupprimerSouvenir qui date de plus de 20 ans maintenant : le moment où j'ai raconté à des participants dans un stage d'écriture la réaction de mon fils de 6 ans devant la tombe de son grand-père qu'il n'a jamais connu, sa réalisation que lui aussi allait y passer. Un moment... inaugural. Et bien, les participants à ce stage désapprouvaient que je choisisse de mettre mon jeune fils en contacte avec cette... réalité, et le mot n'est pas de trop, là.
Dans la mesure où... il n'y a pas d'âge pour mourir, il n'y a pas non plus d'âge pour commencer à l'apprivoiser un tant soit peu.
Mais devant les.. préjugés actuels envers le vieillissement, je voudrais témoigner que, ayant passé 65 ans, je progresse dans des domaines de ma vie où je trimballe des inhibitions motrices depuis mon plus jeune âge, et qu'à l'heure actuelle, elles se lèvent, ces inhibitions, à mes instruments de musique. Donc, il n'y a pas lieu de croire à une longue descente ou déclin inéluctable vers la fin, car... y croire contribue à nous conduire dans la descente.
Bach disait dans une de ses cantates "Ich freue mich auf meinem Tod". Grosso modo : je me réjouis à la perspective de ma mort, et ayant beaucoup médité cette parole, je peux dire qu'il y a du bon dans la délivrance ? que représente notre mort, par ses côtés les plus miséricordieux. Mais... pas la miséricorde de la nouvelle loi, non... pas de miséricorde SOCIALE. Là, je n'y crois pas un instant.