nous sommes invités à suivre une jeune fille qui pour une
première rédaction à rendre va nous emmener au marché avec Socrate dont elle
retiendra la fécondité des questionnements jusqu’au chalet où niche Nietzche ou
dans le salon de Louise Dupin.
Bien que Socrate ait bu la cigüe et qu’Hypatie
d’Alexandrie ait été assassinée, des penseurs antiques revenus à la Renaissance
ou ceux du désert, en Inde ou en Chine nous parlent encore.
La renaissance :
« La principale
mutation consiste à placer l’idée de l’homme au centre de tout.
C’est autour de
la définition de la nature humaine que tourne désormais la réflexion.
Dieu
n’est plus l’idée principale.
Les capacités de l’humanité l’emportent sur ses
faiblesses ou ses vices.
L’accent n’est plus mis sur l’obéissance, la
soumission à la loi, l’inscription de l’humanité dans un plan divin. »
L’idée de progrès née à cette époque se voit secouée de tous
côtés en ce moment :
« La destruction
peut se révéler constructrice. Le mal peut produire le bien. »
Le dispositif mis en place par le critique du « Monde » accompagne agréablement le lecteur pour un
voyage intense et paisible en compagnie de deux souris, l’une sage, l’autre
folle,d'un kangourou nommé Izgourpa toujours prêt à sortir une fiche de sa poche
et de la fée objection.
Le côté Descartes en dix pages me convient parfaitement pour
réviser et découvrir depuis le vaisseau qu’elle emprunte un riche panorama des
idées. Comme Alice j’ai adhéré aussi bien aux paroles d’Epicure qu’à celle des
stoïciens, et compris son envie d’abandonner devant la complexité, les
contradictions des différentes écoles et religions.
Tout en respectant
l’impatience de la jeunette avide de trouver des solutions pour vivre
honnêtement et réparer la planète, la
simplicité de l’auteur nous rassure en plaidant tout du long pour le frottement des idées.
Dans les respirations pédagogiques, à chaque étape, la demoiselle bien de son
temps donne sa version et retient une phrase qu’elle voudrait se faire tatouer.
Parmi une belle récolte, celle qui me convient
en ce moment, je la trouve chez Kant :
« Le bois dont
l’homme est fait est si noueux qu’on ne peut y tailler de poutre bien
droites. »
J’évite les tatouages.
J'aime bien l'idée des poutres pas droites. Mais de toute façon, tôt ou tard, le besoin d'en arriver au pugilat... revient, peut-être d'autant plus violemment qu'on s'obstine à condamner la violence partout où on POURRAIT la voir.
RépondreSupprimerJe partage ta réticence pour les tatouages...