Chroniques d’une escort girl : les dessins à l’encre et
au fusain apportent une douceur qui amène au-delà de la description d’un
phénomène de société.
La prostitution concerne 20 000 mineurs en France.
Raphaëlle est toute heureuse d’entamer des études
d’architecture à Paris.
Mais la vie est chère et le travail dans un bar peu
rémunérateur.
« - L’autre jour
je suis tombée sur un site... Tu te fais un profil, tu dis que tu es une petite
étudiante qui galère et plein d’hommes sont prêts à te payer pour que tu passes
du temps avec eux.
-Tu serais capable de faire ça toi ?
- Bizarrement je crois que oui. »
- Bizarrement je crois que oui. »
Les souvenirs d’une enfance en train de s’éloigner,
inscrivent les expériences rémunérées dans un récit où la recherche de l’amour,
de la liberté, ne débouchent pas forcément sur des situations glauques.
« Il ne me
plaisait pas du tout, mais c’est allé assez vite et il m’a bien payée.
Au final, j’ai pas
trouvé ça pire que de coucher avec un mec bourré rencontré dans un bar et qui
te rappelle jamais après. »
Les témoignages recueillis pour bâtir ce premier album
n’amènent pas à une juxtaposition journalistique, ils donnent de l’épaisseur
aux contradictions de Sybilline/ Raphaëlle jeune femme fragile et déterminée en
recherche d’émancipation. 250 pages décapantes, originales, poétiques, sans
concession.
A un client :
« - J’y arriverai
pas je crois, le stress du travail, sûrement…
- Ah oui ? Pas
plutôt la vision de ta femme à la maison, attablée devant un service vide
ou encore l’image de
ta fille en petit chien sur le lit d’hôtel qui te fais reconsidérer l’idée de
payer pour de la chair qui grandit encore
ou peut être le fait
de savoir que désormais, chez toi,seul ton porte-monnaie
fait encore miauler les chattes ? »
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