Sous le portrait de « Jean de Berry » la
conférencière devant les amis du musée de Grenoble présente les productions qui
ornèrent de nombreux livres entre la fin du XIV° siècle et le début du XV°. Il dit: « approche ! approche» à l'un de ses vassaux lors d'une fête ritualisée en ce moyen-âge tardif. Charles
V était son frère, Charles VI son neveu, tous trois finançaient des
enlumineurs et autres peintres de vignettes, filigraneurs.Dans les « Heures
de Jeanne d'Évreux », « l'Arrestation
du Christ et l'Annonciation », Jean de Pucelle avec ses
grisailles donne une qualité sculpturale à ses personnages.Autour de l’image charmante d’« Une amante déloyale offre
un chapel de fleurs à son ami » apparaissent des vignetures, motif souvent repris.« Honoré Bovet offrant son ouvrage à Valentine Visconti » sous
les armoiries de la duchesse d’Orléans « mi-partie
Orléans aux lis,
mi-partie Visconti à la guivre d’azur engoulant un enfant de
gueules ».
Outre cet aperçu de vocabulaire héraldique, l’illustration
accompagne un texte défendant la duchesse d’Orléans, rendue responsable,
en raison de ses origines lombardes, de la maladie du roi Charles VI.Hommage de « bouche et de mains » d'« Édouard Ier
d'Angleterre à Philippe le Bel ».
« Dédicace
de la bible historiale au roi Charles V
par Jean de Vaudetar ».Dans le livre du Voir-Dit « Vénus et les amants », le musicien
Guillaume de Machaut,
dans les termes de l’amour courtois en appelle aux
sens « veoir », « oïr » «
touchier ».« Le chevalier en hommage devant Connaissance » pour
le Livre du Chevalier errant du Maître de la
Cité des Dames, joue avec les couleurs.Dans le Roman de la rose, l’auteur endormi songe à l’ « Amant
à la porte du jardin de Déduit (le Plaisir) » derrière les murs où
sont sculptés des vices, accueilli par Oiseuse (l’Oisiveté)« Livre du Gouvernement des Princes »
Pour les parures à la cour, Charles VI choisit pour emblème
le cerf-ailé, rabots et niveau pour Jean sans Peur, ours pour Jean de Berry,
porc-épic et bâton pour Louis D’Orléans, princes de la fleur de lys, fidèles
mécènes des artistes malgré l’affaiblissement du système monétaire à cause des rançons
à payer…
L’évolution de la mode suivant la longueur des houppelandes permet des
datations.Le chemin est long pour accéder au roi « Traictés
de Pierre Salemon » dans le style « Miroirs
des princes ».« Louis Ier
d'Orléans reçoit un livre de Christine de Pizan », première femme
de lettres de langue française ayant vécu de sa plume, par son collaborateur le
Maître de la cité des dames.« Le maréchal de Boucicaut en prière devant sainte
Catherine » dans son propre livre d’heures. A la différence
du bréviaire destiné aux clercs, les livres d'heure s'adressaient aux laïcs.Alliées au
naturalisme flamand, les perspectives italiennes ouvrent vers l’azur.
L'atelier de Bedford produit la « Construction de la tour de Babel. »
https://blog-de-guy.blogspot.com/2016/05/la-tour-de-babel-gilbert-croue.htmlLes frères de Limbourg ont d’abord réalisé «
Les riches heures » du Duc de Berry actuellement conservées
au Metropolitan Museum of art de New York
puis « Les Très Riches Heures » dont plus de 120 miniatures sont
visibles
au château de Chantilly.
Les scènes de la vie paysanne esthétisées contrastent avec les fastes de la vie aristocratique sur fond d'architectures médiévales.
Merci pour cette belle promenade dans les enluminures ce matin. Reposante, cette beauté.
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