« Sans porter de jugement de valeur ».: l’hypocrite
expression qui venait inévitablement avant un jugement de valeur a disparu comme la recension
des « effets pervers » après une mesure prétendument positive. Pourtant
les 35 heures passées à la moulinette théorique se sont inscrites dans la
pratique.
Aujourd’hui toute décision est précédée de critiques, les
opposants passent devant les décideurs.
Une opinion à propos des ZFE (Zones à Faibles Émissions)
mettant en évidence la coupure entre métropoles en vélo et périphéries au
Diesel me semblait pertinente. Voilà encore des analyses
justes de ceux qui ont les mains propres, mais pas de mains. Quelle proposition avancer pour améliorer la
qualité de l’air sans contrainte?
De toutes les nouvelles négatives qui tombent pour nos
scripteurs, il se pourrait que naissent des effets positifs comme le réveil de
l’Europe face aux abandons américains.
Les populistes nous affolent, ils nous raniment.
La brutalité de Trump révèle l’opportunisme des possédants,
le cynisme des puissants, la faiblesse des hommes, elle nous ouvre les yeux.
Mais ses attaques tellement sommaires contre le wokisme
renforcent les wokistes qui avaient hâté son avènement. De même que les accusations d’antisémitisme
contre des Universités confortent les antisémites.
Au cours de ces hystériques batailles, la fatigue peut
redonner de la place à des propos plus nuancés, des mesures plus mesurées.
Pour avoir glorifié la justice quand elle était attaquée,
j’en suis à regretter la judiciarisation de
notre société aux manières
amerloques.
Alors que des médias se plaignent de l’inertie du pouvoir,
ils ne cessent de flatter ceux qui entravent l’efficacité de l’exécutif. Sont
convoqués, à tous coups, les avocats qui sont aux divergences publiques ce que
sont les cellules psychologiques à la moindre contrariété et la fleur blanche à
chaque drame.
Ces professionnels comblent nos renoncements face à nos
responsabilités. Nous sous-traitons notre popote aux livreurs ubérisés, nos
enfants aux nounous. Nous prétendons être épidémiologiste, professeur à la
place du prof, avoir droit à un avis sur tout mais pas sur nous. Taxes US,
réchauffement et faillites pédagogiques, mais tais-toi tonton !
« Mon souci
principal : essayer d'oublier mes soucis secondaires. »
Francis Blanche
Avant-hier, je méditais sur "L'Orestie" d'Eschyle. Oui, en ayant du temps libre, je médite sur de telles choses... Il m'est venu que "L'Orestie" est le lieu où on trouve le mythe fondateur pour le nouveau système de gouvernement qu'Athènes met en place à peu près au moment où la trilogie est écrite, et que nous appellerons "démocratie", parce que les Athéniens... ne savaient pas (encore) ce qu'ils étaient en train de faire.
RépondreSupprimerMais le mythe fondateur est bien là, visible dans LE THEATRE, (sacré théâtre), dans "Les Eumenides", la dernière pièce, où on voit Oreste, pourchassé par les Erinyes, Furies qui le châtie d'avoir commis un crime sacrilège : tuer sa mère. Oreste débarque à Athènes, où le nouveau monde pointe : Athéna et Apollon ont décidé de le sauver de son sort. Qui dit nouveau monde, dit nouveaux procédés, et Oreste arrive à Athènes pour son... PROCES devant un jury fait de CITOYENS athéniens. Comme quoi, le mot "citoyen" apparaît sous la plume d'Eschyle au moment de ce premier procès, où LE JUGEMENT est à l'oeuvre, et il faut TRANCHER pour décider si Oreste est coupable ou innocent.
Donc... on voit bien que "le citoyen" arrive dans ce nouveau système en même temps que... le procès, donc, je te laisse rêver à ton tour de la relation entre "procès", "citoyen", et "démocratie".
Comme Eschyle est beaucoup plus subtil que nous, les modernes, il montre que les citoyens, laissés à eux-mêmes, arrivent à l'impasse dans le procès, et ne peuvent pas trancher, car il y a cinq votes pour Oreste, et cinq contre. DONC... il advient à Athéna de trancher en faveur d'Oreste, et ce n'est pas anodin, parce qu'Athéna est une déesse, et non pas un humain. Il semblerait, d'après moi, qu'Eschyle décrit très bien à quel point la démocratie, réduite à la mise en scène d'antagonismes procéduriers duels, (dans tous les sens du terme) s'enlise, et ne peut pas décider. Donc, il revient au DEUS EX MACHINA de trancher : ce qui plaide (!!!!) en faveur d'une société humaine qui reconnait une dimension sacré, et une autorité qui va au-delà de celle des hommes, (femmes aussi) citoyens, POUR GARANTIR le fondement des institutions... démocratiques.
Je dirai... à bon entendeur, salut, et je ne m'adresse pas qu'à toi...