mercredi 18 décembre 2024

Barbara. Ensemble Contraste.

En sortant de cette heure de concert trop courte où j’avouais mon émotion à mes amis qui eux aussi avaient été touchés, j’étais content de vérifier que mes glandes lacrymales fonctionnaient encore, tellement les coups de chaud en chansons se faisaient rares depuis un moment.
Est-ce un reste de Top 50, la crainte de ne pas « être dans le coup » comme on disait jadis, mais dans ma jeunesse il fallait que les « tubes » se renouvellent? Cette avidité est devenue  bien moins impérieuse d’autant plus que toute comparaison ne peut être établie avec de sublimes poètes comme Barbara gagnant encore en force avec le passage du temps. 
Merci à l’ensemble Contraste de retrouver « la longue dame brune ».
La chanteuse Albane Carrère passe haut la main l’examen devant les admirateurs impitoyables de la petite juive cachée à Saint Marcellin pendant la guerre. 
« Oh les noix fraîches de septembre
Et l'odeur des mûres écrasées
C'est fou, tout, j'ai tout retrouvé
Hélas »
 
La chanteuse lyrique classique interprète avec fidélité, sans parodier la classique auteure-compositrice-interprète.  Elle a la pudeur et l’élégance de respecter l’histoire personnelle de Barbara en laissant les musiciens interpréter seuls « L’Aigle noir ». L’altiste du groupe donne quelques indications utiles sans tomber dans l’indiscrétion biographique : Brel a encouragé Monique Serf, dite Barbara à écrire ses propres chansons après avoir chanté celle des autres dans les cabarets de ses débuts.
Ce qui nous vaut la charmante « Jolie Môme » de Ferré :  
« T'es qu'un brin de soleil
Dans l'chagrin du réveil »
 
Après l’inusable « Tourbillon de la vie » et la bouffonne «  Elle vendait des petits gâteaux », on se rappelle de l’auteur d’une « Histoire d’un amour » : Francis Blanche. 
« C'est le rêve
Que l'on rêve sans dormir ».
 
Dès les premières notes, dès les premiers mots, nous sommes transpercés. 
« La solitude » : 
« Elle est revenue, elle est là
La renifleuse des amours mortes »
 
Toutes les grandes chansons s'enchainent : « Nantes », «  Göttingen », « Dis, quand reviendras-tu ? » « Le mal de vivre » 
« Ils ont beau vouloir nous comprendre
Ceux qui nous viennent les mains nues
Nous ne voulons plus les entendre
On ne peut pas, on n´en peut plus »
Quand les mots se donnent la main si justement, la poésie met du baume sur les plaies.
Les musiques les plus nostalgiques font gonfler oreillettes et ventricules et donnent du bonheur.
Nous avons le plaisir de (re)découvrir : «  Mon enfance », « Toi »
« Devant toi, j'étais vraiment nue
Le jour où tu m'as dévêtue. »
 
« La petite cantate » aux inflexions si douces est un hommage à sa pianiste morte dans un accident.  
« Je te revois souriante
Assise à ce piano-là
Disant bon, je joue, toi chante
Chante, chante-là pour moi
Si, mi, la, ré » 
De belles histoires d’amour.

1 commentaire:

  1. Merci pour la nostalgie, ce matin.... Je regrette de ne pas avoir été là, d'après ce que tu dis.

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