Des lumières crépusculaires éclairent le contour de
personnages vus de dos pendant une heure avec une musique prévue avec bouchons
pour les oreilles, imitant un ventilateur obsédant.
Il m’a fallu attendre les dernières minutes pour que
l’évocation des flots m’apparaisse quand les dix danseurs couchés les uns sur
les autres roulent vers la salle, avant qu’un incongru barbu en kilt ne
brandisse une bannière composée de lanières dorées.
Les facultés d’interprétations s’épuisent quand de surcroit
le son continu quoiqu’exponentiel n’offre aucun rythme pour que la danse,
puisque c’est sous ce titre que nous avons été invités au spectacle, s’y
accorde.
A notre tour de tourner le dos à ces mouvements posés les
uns à côté des autres, masqués souvent par ceux qui à leur tour ont cessé de
s’agiter sur le plateau.
Contente de ne pas y être allée. De plus en plus, j'abandonne toute prétention de me dire "ouverte", au fur et à mesure que l'art s'autodétruit en devenant de la pure idéologie pondue par des gens dont l'esprit publicitaire, le rapport ras les pâquerettes avec toute velléité de... transcendance crève les planches.
RépondreSupprimerJ'ai beau me dire qu'il s'agit du même phénomène qui a présidé à la naissance du "Sacre du Printemps" où le public s'est empoigné violemment, alors que maintenant l'oeuvre de Stravinsky nous paraît complètement audible, je n'en suis pas sûre.
En tout cas, là, on est à des années lumières d'un art à vocation thaumaturgique. JE L'ESPERE : je ne vois pas nos artistes vouloir nous ressusciter de la mort, ni vouloir nous guérir de nos maux, mais plutôt nous enfoncer pour les rejoindre dans leur marasme.
Très peu pour moi. Je continuerai à fuir, malgré les incitations, et malgré la pression pour me faire sentir qu'il est mon devoir... social en tant que "membre" d'une classe favorisée, instruite, aimant se croire un minimum cultivée, d'aller... de l'avant, même si c'est pour sauter par la falaise comme un lemming.