mardi 16 avril 2024

Blanc autour. Wilfrid Lupano Stéphane Fert.

En 1832, 30 ans avant l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis, une élève 
afro-descendante est accueillie à l’école de Prudence Granval dans le Connecticut où les Noirs sont déjà « libres ».
Les violences des Blancs autour se déchaînent.
Je craignais un album édifiant sous ses traits décoratifs, eh bien cette douceur des dessins et même leur côté suranné ne font que mieux ressortir l’actualité du propos, l’exemplarité de l’institutrice, l’inhumanité des foules.
Dans les premières pages, un jeune « sauvage »  colporte le récit de la vie de Nad Turner, esclave révolté qui a massacré avec sa bande une soixantaine de personnes. Ainsi nous sommes sensibles au contexte où se complique la délimitation entre les gentils et les méchants.
Mais quand on sait que le slogan : « Black Lives Matter » (les vies noires comptent) est usité encore au XXI° siècle. La barbarie dirigée contre l’école, les femmes et les noirs est insupportable et de tels bavardages à la sortie du temple inadmissibles : 
« Et d’ailleurs, pourquoi des filles ?
En quoi cela va-t-il les aider dans leurs tâches quotidiennes ?
Ça n’a pas de sens ! 
Cela risque de laisser penser à ces négresses qu'elles valent les blanches. »
Les 150 pages ne baignent  pas que dans la haine et la férocité, elles illustrent le rôle émancipateur de l’école, et c’est bon ! Plus que jamais !

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