A énoncer « Livre simple et gentil » on peut
entendre « simplet », car habitués aux règlements de comptes à plein
volumes, difficile d’échapper à la violence que nous avions éloignée pendant
400 pages.
Mais pour prolonger la lumière de cet ouvrage, et rester dans son
état d’esprit, je vais m’abstenir de le définir en opposition à d’autres
productions. Sa poésie, sa délicatesse plaident suffisamment pour la japonaise
dont nous pouvions pressentir l’élégance dans quelques films de chez-elle plus
familiers.
Chaque fois que nous reprenons le livre, nous retrouvons
avec plaisir la chronique, à travers les saisons, des débuts d’une jeune fille
revenue dans la papeterie que sa grand-mère lui a transmise, où elle va exercer
comme elle la belle fonction d’écrivain public.
Se joue ainsi l’éternelle dualité modernité/ tradition
constitutive de l’empire du soleil levant.
« Mange amer au
printemps, vinaigre l'été, piquant l'automne et gras l'hiver. »
L’attention apportée à l’expéditeur et au destinataire des
lettres d’amour, de rupture, toujours singulières, passe par le choix de
l’encre, de la plume, du papier, de l’alphabet, des mots.Tout fait sens : une calligraphie, une pivoine, un
silence, et tant d’attentions spontanées.
« Si l'enveloppe
est un visage, le timbre est le rouge à lèvres qui donne le ton.En se trompant de
rouge à lèvres, on fiche en l'air le reste du maquillage. »
Ce raffinement naturel, attentif, jamais ostentatoire,
s’applique dans le respect des traditions, avec chaque boisson, chaque plat,
chaque dialogue si évident quand la vie est paisible ;la trace d’une calligraphie.
« Plutôt que de
rechercher ce qu'on a perdu, mieux vaut prendre soin de ce qui nous reste. »
Un peu de raffinement fait beaucoup de bien. Merci.
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