vendredi 22 mars 2024

La fourchette et la plume. Colette Guillemard.

Ce n’est pas que ma P.A.L.( Pile A Lire) soit devenue si maigre que j’en suis réduit à lire des livres de recettes de cuisine, mais quel plaisir de déguster 150 recettes inspirées d’écrivains dont on peut réviser les biographies depuis leurs cuisines. 
«  Proust savait-il qu’il y avait jadis, dans la France paysanne une tradition de « plats d’étiquettes » variant suivant les régions, et servis impérativement en certaines circonstances, aux repas d’enterrement par exemple ? Les menus de funérailles comportaient rarement des desserts : cependant dans le Mâconnais on faisait des gaufres à l’occasion de la mort d’un jeune enfant, en signe de réjouissance à la pensée que les misères de la vie lui seraient évitées… »  
Les associations sont directes : Georges Pérec et la salade de riz dans son livre « Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour » ou le sauté aux petits légumes chez Georges Simenon.
Pizza à la tomate ou brochettes de porcs à l’ananas attribuées à Simone de Beauvoir doivent surtout à son séjour aux Etats-Unis, alors que des tournedos flambés qui auront évité le foie gras garni de truffe de chez Rossini correspondraient à Sartre, familier des restaurants.
De Rabelais (andouilles vigneronnes) à Modiano (mezzés à l’orientale), les surprises agréables abondent : cardons à la moelle pour Proust ou canard à l’orange pour Marguerite Duras.
Et nous pouvons avoir du plaisir à l’évocation d’Yvan Audouard, Alexandre Vialatte ou à la découverte de Georges Conchon.
Des idées sont à prendre avec par exemple une goutte de pastis dans la ratatouille inspirée par Zola. Sa galantine de pintade me semble inaccessible, mais je prétends que mon gaspacho est plus sophistiqué que celui de Prosper Mérimée. 

1 commentaire:

  1. Bon, je suis contente pour toi que ton gaspacho soit meilleur que celui de Prosper Mérimée. "On" est content, "hommes et femmes de la rue", de pouvoir se dire qu'on fait certaines choses, même probablement, beaucoup de choses, mieux que les illustres... Au fait, pourquoi diable les illustres sont-ils.. illustres ? Est-on vraiment sûr.... qu'ils l'ont mérité ? Moi, je ne le suis pas, en tout cas. Je crois que... le renom est une affaire de mode, comme tant d'autres choses, mais surtout en ce moment. Et maintenant, je dois rejoindre mes fourneaux pour un gratin que tu connaîtras ce weekend... ;-)

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