Il parait qu’à la recherche de lecteurs perdus, « Le
Nouvel Observateur » devenu « L’Obs » reprendrait son ancien
titre, quant à moi actif désactivé, je
persiste à jouer l’ancien observateur.
Les violentes pressions paysannes des semaines passées retardent
les évolutions tendant à préserver l’environnement, mais il faudra faire
avec : est-ce le peuple tant évoqué lorsqu’il était vêtu d’un gilet jaune
qui a parlé ? « La Coordination Rurale » était-elle intersectionnelle?Les agriculteurs ont mis des points sur les « i »
des inégalités chez ceux qui travaillent la terre, si loin des chercheur.e.s de
poils sur les œufs, avec leurs points avant les « e ».
Il faudra essayer de comprendre l’opprobre massif à l’égard
des écologistes entrainant le mépris de l’écologie. Une Sandrine Rousseau absorbée
par les médias tournant aux clashs et friands de caricatures, dessert les
verts. Ses excès excitent et contrarient les pragmatiques qui voudraient faire
admettre la nécessité de la préservation de la bio diversité. Pour ce qui est de leur
refus de débattre avec l’extrême droite, au-delà de leur faiblesse tactique,
ils se conforment à une image d’intolérance préfèrant la soupe sur les
tableaux à la contradiction. « Le monde change » a été conjugué à tous les
temps.
Nous assistons aux soubresauts du passage de l’agriculture
familiale à l’agro industrie.
Alors que la consommation de produits bio s’effondre, l’agro
écologie peut-elle convaincre ?
Il y a 25 ans, Braudel, historien du temps long, relevait
dans « L’Identité de la France »:
« Comme me le
disait plaisamment mais finement un de mes amis, fils de paysans, né en 1899 :
« Nous ne manquions de rien, sauf d’argent… ».
Le soja pour nos vaches vient du Brésil, les carburants pour
les tracteurs John Deere du Golfe, les engrais de Russie, les pesticides
d’Allemagne et de Chine, les datas des GAFAM US…
Les postures nationalistes, protectionnistes sont des
impostures : les tomates débarquent du Maroc et en Espagne ce sont des Marocains qui les ont ramassées. Nous consommons plus d’ananas que de poires…
Est-ce qu’il y a un loup pour qu’arrivent massivement des
moutons depuis les antipodes ?
Nos saumons, nos mangues et avocats, nos chocolats ne sont pas tricolores, et si peu nos
poulets, mais nous abreuvons le monde de nos champagnes : so french, le
luxe!
Du bas de laine privé effiloché à la dette publique qui
file, les contes finissent par compter.
Il n’y a pas que les paysans obéissants à des injonctions
contradictoires : le bon sens emprunte les sens interdits, les paradoxes
obèses se nourrissent de contradictions.
Les notions de cohérence se pulvérisent quand la
surpopulation mondiale cause essentielle de l’épuisement de la planète ne peut
se résoudre dans l’absurdité d’un coitus interruptus
généralisé.
Ceux qui ont tout, ne voient pas d’un mauvais œil
l’effritement de la croissance économique, voire une décroissance. Si bien que les anecdotiques
enfants de « No futur », ne veulent plus d’enfants, ils expriment la
dépression des fins de race, d’une civilisation à bout de souffle puisque le
désir de se reproduire a disparu, stade ultime de l’individu s’endormant sans risque d'être réveillé par des pleurs d’enfants.
Le temps de sommeil diminue et les
dodos ont disparu depuis la fin du XVIIᵉ siècle.
« Souffrant d'insomnie,
j'échangerais un matelas de plumes contre un sommeil de plomb. » Pierre Dac
Je crois dans la nécessité de s'imposer ? m'imposer ? la frugalité, si on peut appeler ça la décroissance. Cela fait un bail que l'Homme connaît l'intérêt de la frugalité, quand il a du bon sens, me semble-t-il. Mais d'une certaine manière, il est... plus facile de m'imposer la frugalité en vieillissant, et en vieillissant en désir aussi. Combien d'autres sont dans mon cas ? Difficile à dire... Cela dessert la société de consommation qui carbure en substituant le désir de... consommer au désir qui nous fait vivre, qui nous donne envie de nous lever le matin, et mettre un pied devant l'autre, vaquer à nos occupations, à CE QUI DOIT ETRE FAIT. Le travail, mais pas forcément monnayé, POUR RESTER DEBOUT.
RépondreSupprimerLa parole du paysan au dessus pourrait être la parole d'une certaine aristocratie, à un moment donné : c'est une chose d'avoir l'immobilier, mais si on n'a pas la liquidité pour la faire tourner, et bien, on est pauvre, peut-être même plus pauvre qu'un paysan.
En regardant autour de moi, ce qui me frappe, c'est à quel point cette civilisation semble avoir pris en haine incandescente la sagesse biblique, qui n'est pas loin de la sagesse de l'Antiquité, tout de même. C'est comme si nous avions besoin de nous ériger... CONTRE la sagesse de nos anciens, et ce faisant, nous tombons face la première sur le sol, dans une attitude de... prosternation épuisée. Cela me mystifie. Autour de moi, je suis soufflée par la volonté de servitude volontaire, le désir d'être esclave. C'est déstabilisant, même.
Mais... je vois déjà les prémisses de cette terrible DEBANDADE dans le "Dom Juan" de Molière, dont les pièces sont si actuelles en ce moment.
En attendant, il nous reste à cultiver nos jardins, en essayant de ne pas faire trop semblant, tout de même. Moi qui crois au jeu, des fois il faut savoir prendre les choses au sérieux...