vendredi 29 mars 2024

Piquouses.

Ukraine, Palestine, ces lieux sous les bombes, sont-ils lointains, sont-ils proches ?
De guerre lasse, nos bavardages à leur propos, n’en sont que plus futiles. 
Les morts sur les champs de bataille là bas et la fin de vie interrogée chez nous en ce moment : qui sommes-nous pour dire « faites péter les obus » ou « envoie la piquouse » ?
Les positions en termes de défense sont loin du « Peace and love », quand la réflexion «  la guerre c’est pas bien » devient ridicule. 
L’allongement de la vie impose de nouvelles dispositions quant à son terme lorsqu’il est souhaité, même si les avis peuvent se modifier selon la proximité de l’échéance.
Après ces sujets démesurés, nous resterait seulement un mot à dire à propos de la légitimité d’une chanteuse pressentie en ouverture des jeux olympiques. Surtout qu’il n’y a pas besoin de grands développements pour reconnaître que ce choix est fondé.
Le succès planétaire d’Aya Nakamura est un argument de poids même si la semaine dernière j’ignorais cette notoriété. C’est que le domaine de la chanson met rapidement les boomers hors du jeu, auquel s’ajoutent les fractures économiques, sociales et culturelles qui nous rendent étrangers aux livres les plus vendus, aux films les plus vus.
Nous vivons dans des mondes parallèles.
Je n’oserais mettre un grain de sel dans le débat concernant la rigueur budgétaire, comme je me suis écrasé au fond de mon fauteuil lorsqu’un comédien est venu à la fin d’un spectacle demander plus d’argent de la part des pouvoirs publics. 
Il ne me semble pas qu’en France les travailleurs de la culture soient les plus maltraités. 
Par contre quand il est question d'école, je m'y colle.
Les faiblesses de notre système éducatif, premier budget de l’état s’accroissent et la corporation ne cesse de dire : « ne changeons rien ».
5 000 enseignants auraient pu ne plus être devant des élèves pour suivre les 50 000 élèves en moins entre 2023 et 2027. Il y aura des fermetures, mais l’abaissement du taux d’encadrement pourrait se poursuivre.
Reconnaissant enfin la baisse des niveaux, les groupes de niveaux sont-ils la solution ?
Les nuances gouvernementales ont épousé la complexité des mises en place, les paris pédagogiques et se sont montrés sensibles aux pressions pas toutes démagogiques.
Ô combien la chanson de Voulzy, « changer les choses avec des bouquets de roses » peut paraître encore plus niaise, quand  Lisbonne aux œillets flétris depuis longtemps se rappelle à nous avec l’extrême droite, qui là bas aussi, reprend du poil de la bête. 
Le parfum de jasmin des printemps arabes s’est éventé depuis longtemps, la fleur de saison serait plutôt le chrysanthème.
Choix de consommation, choix culturels, référendums et classements permanents, le peuple parle chaque jour; il est appelé à donner sa voix aux élections européennes et il ferait la fine bouche.
RN et LFI ont banni les bannières bleues de l’Europe lors de leurs meetings consacrés à l’Europe : s’il ne s’agit pas d’un « Frexit » hypocrite, leur position est non seulement irresponsable puisque ces formations acceptent le grisbi sans jamais assumer les coûts, elle est absurde.
Je vois déjà journalistes et vedettes bien pensantes se lamenter si par malheur l’extrême droite venait au pouvoir mais ils n’ont cessé depuis des années de saper l’autorité de l’état et des élus.
Le mot «  Macronie » aux airs de clan sans foi ni loi, voire de maladie, s’est imposé dans les articles des journaux où systématiquement les opposants sont valorisés. 
« Melangeonisme » ou « Bardelisme » sont peu usités. 
Entendre un éditorialiste dire que le débat sur la fin de vie n’a pas été précédé de concertations, alors que d’autres reprochaient au président de trop tergiverser, a de quoi faire douter de la qualité des discussions à venir.
Que de cris pour appeler à la réforme et quand elle avance la distance s'accroit entre discourir et créer. 
« Le dire est aisé, le faire difficile. » Gracian.
...... 
Un dessin de Coco dans "Libération" qui lui a valu des menaces de mort:

2 commentaires:

  1. Sur l'allongement de la vie... il me semble que dans les systèmes aussi lourds que les nôtres, le pouvoir politique est à la traîne derrière l'évolution de la société. Je ne sais pas pendant combien de temps nous allons bénéficier de cet état de grâce ? qui a vu tant de personnes arriver à des âges avancés, avec en plus, des conséquences que "nous" n'avions pas prévues, tellement tout cela était manifestement IMPENSABLE. Et jusqu'où pouvons-nous assigner le crédit pour cet état de grâce aux prouesses de la science, ou de la médecine moderne ? Difficile à dire, non ?
    Malgré les discours où l'inclusion est une profession de foi, je ne vois pas que le système ? nous ? attachons une valeur absolue à la personne humaine, par exemple. Je ne nous vois pas capables de donner un visage à chacun de nos.. frères ou soeurs, et l'impossibilité de donner un visage est la porte ouverte au chemin qui mène vers la barbarie. Et non, la loi, la législation ne peuvent pas.. TOUT FAIRE, contrairement à ce que nous voudrions croire, dans nos professions de foi.
    Nous pensons en termes de statistiques, de diagnostiques, dans une pensée de "masses", mais toujours du "plus grand nombre". Avons-nous le choix ? Je ne sais pas.
    Ce que je constate, comme Konrad Lorenz l'a constaté il y a longtemps maintenant, c'est qu'il y a des tensions incandescentes entre les générations et les sexes, et je trouve que tant de tensions finit par... raccourcir les vies ? et porter atteinte à la transmission des savoir, et à la transmission tout court. Ce qui ne fait pas de bien à la civilisation, tous domaines confondus.
    En tout cas, dans la débandade, je crois que les torts sont toujours partagés, et il suffit de bien regarder pour étoffer notre compréhension des problèmes. Au commencement fut le péché originel, ce qui veut dire que ceux qui se croient... mais de quelle couleur, au fait ? ne voient pas la poutre dans leurs propres yeux. Il me semble...
    En passant, je trouve le dessin de très mauvais goût. Mauvais goût... dégoûtant ? Je ne sais pas quel mot choisir, là. A me faire souhaiter que des journalistes dans l'espace publique puissent SE CONTRÔLER un peu mieux... ne serait-ce que par respect... de leur profession.

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