mardi 5 mars 2024

Chair à canon. Aroha Travé.

Pour me rassurer après avoir lu cet album violent, je suis revenu à d’autres productions à propos de l’enfance confrontée à des conditions difficiles,
mais les bidonvilles de Rio sont moins désespérants :
et dans le même milieu catalan, des moments de tendresse peuvent subsister :
Il y avait de de l'innovation danst « Affreux sales et méchants » tenus pour être du cinéma, 
mais  ici les junkies ne sont pas aussi drôles que les Freak brothers de Shelton.
Pourtant amateur d’humour noir, je ne comprends pas les lecteurs qui ont trouvé matière à rire dans cette chronique sans espoir.
Les mômes sont livrés à eux mêmes: 
« Vous restez assis là jusqu’à ce que je rentre, vous arrêtez de vous donner des coups de pied dans tous les sens, ça perturbe le José alors qu’il est tout tranquille. Vous regardez les dessins animés ou toutes les conneries que vous voulez, mais vous ne faites pas les zoulous ou ça va chier, OK?? Allez, un bisou à maman?! Alala, qu’est-ce que je vous aime, bordel de merde?! »

2 commentaires:

  1. De temps en temps, je me permets mon petit "putain" dans mon discours. De temps en temps. Rarement, je l'espère.
    C'est... si vulgaire. Par les temps qui courent, les gens qui sont vraiment contrariants (et on se surprend à désirer qu'il y en ait plus...) pourraient ressusciter le passé simple, l'imparfait du subjonctif, le... désir ? la subtilité.
    L'idéologie de la B.D. ici serait la preuve des fois que "lepeuple", le gouvernement par et pour le peuple ("vulgus" en latin) est bel et bien la pire tyrannie qui soit ?? Si seulement on ne se faisait pas fatalement rattraper par l'incorrigible haine que nous nous portons... haine de nous-mêmes en tant que fragiles êtres vulnérables et (encore) mortels.
    Ceux d'entre nous qui se sont imaginés que ce serait le paradis sont priés de retourner au vestiaire, en attendant le prochain match. (Pendant ce temps là, je serai ailleurs, car les matchs ne sont pas ma tasse de thé.)

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    1. Je me permets de me répondre. En y réfléchissant, je me trouve trop catégorique dans cette critique du populisme. Non, je vais m'en prendre surtout à ce qui nous mine depuis le début des temps historiques : la dégringolade d'une aristocratie nécessaire, avec un pouvoir d'influencer, un pouvoir de susciter l'émulation, l'enthousiasme, qui déserte son pouvoir ET les obligations qui vont avec, par manque de foi ? par paresse ?, en tout cas, elle déserte, cette aristocratie, et... le bateau part à la dérive pour la déconfiture de nous tous.
      Christopher Lasch a bien traité ce problème dans son livre "La Révolte des élites et la trahison de la démocratie". Et pour abonder dans son sens, je vais mettre en parallèle deux "objets" de culture. Il y a plus de dix ans, au cinéma, un réalisateur italien connu dont je ne me souviens pas du nom a mis en scène le "Julius Caeser" de William Shakespeare dans une prison, avec les détenus comme acteurs, et il a monté... la pièce de William Shakespeare sans concessions, sans.. adaptation pour le rendre ACCESSIBLE à ces détenus. Il a fait le pari que William Shakespeare n'avait pas besoin de SES PETITES MAIS BONNES INTENTIONS de le rendre accessible à des détenus, et un film a été tourné à cette occasion où nous voyons son travail, et une bonne partie du résultat de son travail qui fut une triomphe (bien choisi, mon mot, je trouve..). Le gratin local et pas que est venu assister à cette représentation magistrale où sans doute William n'était pas trahi. Les détenus eux-mêmes ont été transformés durablement par cette expérience. Je sais qu'à une époque pas si lointaine mais qui ne fut pas notre époque actuelle, des metteurs en scène sont allés dans des prisons/des asiles pour travailler avec les laissés pour compte de la société, sans concessions, et que leur travail a été bénéfique pour les populations concernées, car le grand art fatalement ELEVE l'HOMME comme le pipi de chat le PROSTERNE. Hier j'ai entendu parler d'une expérience musicale à l'intention d'une population de prison où les détenus étaient invités à.. se produire, en rendant l'art accessible pour eux. Et j'assure Guy, et mes lecteurs ici, que la politique culturelle n'a rien à voir avec ce que j'ai raconté ci-dessus, pas plus que le résultat d'ailleurs.
      Pourquoi nos... élites (ou nous ?...) sont-elles de si belles âmes qu'elles cherchent à rendre le grand art "accessible" au peuple ? Ne savent-elles pas qu'elles sont en train de brader notre patrimoine, pour le plus grand malheur de tous, eux, nous, et le patrimoine lui-même ??
      Fin de sermon pour aujourd'hui.
      Je mets ma main au feu que Jean Vilar m'aurait approuvé ici.

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